Voeux du PCF : "Intervention de Brigitte Moranne"
Mesdames, messieurs,
Cher-e-s ami-e-s,
Cher-e-s camarades,
Je veux d’abord présenter à
chacune et chacun d’entre vous, au nom des communistes de notre ville, nos
meilleurs vœux de bonheur de réussite et d’épanouissement personnel, pour vous,
pour vos proches. Mais au-delà je souhaite clamer, avec vous, haut et fort,
l’actualité du droit au bonheur pour tous. 82% de la richesse créée l’an dernier
dans le monde a terminé entre les mains du 1% le plus riche de la population de
la planète. Les femmes payent le prix fort de ces inégalités.
«Le boom des
milliardaires n’est pas le signe d’une économie prospère, mais un symptôme de
l’échec du système capitaliste »
3,7 milliards de personnes, soit 50% de la population
mondiale, n’a pas touché le moindre bénéfice de la croissance mondiale l’an
dernier. Depuis 2010, c’est-à-dire peu après le début de la crise en 2008, la
richesse de cette «élite économique» a augmenté en moyenne de 13% par année, avec
un pic atteint entre mars 2016 et mars 2017, période où «s’est produit la plus grande augmentation de
l’histoire en nombre de personnes dont la fortune dépasse le milliard de
dollars, au rythme d’un nouveau milliardaire tous les deux jours».
Comment pourrions-nous accepter ce monde ? Nous
formons le vœu et c’est le sens de notre combat, du droit au progrès pour
chaque être humain, le droit de vivre dignement en choisissant sa vie, le droit
au progrès social, écologiste, féministe pour toutes et tous, dans notre pays,
comme sur toute la planète.
C’est vrai, les temps politiques sont mauvais, mais
l’époque nous appelle à cela.
Pourquoi nos rêves et nos utopies du quotidien ne
formeraient-elles pas le grand projet commun d’un droit au progrès pour chaque
être humain ?
Devenir maître de ses choix, être en capacité de
décider, réinventer la politique. En tous domaines, nous sommes à l’heure des
choix pour l’humanité.
Nous entendons la parole libérée des femmes contre les
violences sexistes, la colère du monde face à la bêtise raciste et criminelle
de Donald Trump. Nous entendons
l’arrogance du PDG de Lactalis, 8ème fortune française, 116ème
fortune mondiale, à qui il faudrait déjà tout pardonner parce qu’il a daigné
sortir de son silence. Nous entendons l’inhumanité de Gérard Collomb contre les
migrants et le manque de considération pour les associations qui les prennent
en charge. Et bien nous disons que le monde n’appartient pas à ceux qui en
détiennent toujours les clés. Nous voulons la réussite solidaire, pour chacun,
pour notre pays, pas la soumission aux premiers de cordée.
La modernité d’Emmanuel Macron c’est la version
colorisée des vieux scénarios d’exploitation au service de la finance. Et çà se
verra de plus en plus. À qui fera-t-on croire que la rupture conventionnelle
collective est la meilleur manière, comme le prétend, madame Pénicaud, d’éviter « le traumatisme du
licenciement ?
Voilà pourquoi les communistes ont décidé d’entamer
l’année 2018 avec la tenue le 3 février à Montreuil, d’États généraux du
progrès social. La grande bataille pour le progrès humain, contre la soumission
à la finance sera notre fil conducteur de l’année. Cinquante ans après 1968,
nous proposons de reprendre le chemin de nouvelles audaces sociales et
démocratiques.
Les forces de transformation sociale se doivent de
reprendre l’écriture d’une vraie modernité, en choisissant le parti de la
démocratie, c’est-à-dire celle du pouvoir partagé de tous, pour libérer toutes
les potentialités et entrer dans une nouvelle période de véritables progrès
sociaux. Vieux rêves éculés ? Non !
Prenons Lactalis. Avec 10 milliards d’euros de
fortune, Emmanuel BESNIER a multiplié par 2, 5 cette fortune ces 4 dernières
années. Durant cette même période, il a été le champion de l’écrasement du prix
du lait payé aux agriculteurs. Le groupe est aujourd’hui au cœur d’une faille
de la sécurité alimentaire. Beaucoup de questions se posent sur la production,
le travail, sur les conditions de la distribution. La loi du secret doit être
brisée. Toutes les questions doivent être posées. Il faut faire le lien qu’on
nous interdit de faire. « La crise Lactalis, c’est la crise d’un système
hyper-productiviste visant le profit, toujours plus de profit »
L’affaire Lactalis est le plus bel exemple qu’écologie
et social ne font aujourd’hui qu’un.
Mettre fin à la prédation de la finance, réinvestir
dans le développement des capacités humaines, reconquérir le pouvoir de décider
dans l’entreprise et dans la cité, voilà comment, selon nous, il convient
d’agir pour transformer le monde. La richesse, elle est dans les entreprises,
produite par le travail et soustraite ensuite aux revenus du travail par
l’écrasement du pouvoir d’achat salarial. Le produit intérieur brut de notre
pays est de 2200 milliards d’euros, mais par comparaison, la capitalisation
boursière du seul CAC 40 a été multipliée par 20 en 30 ans, atteignant 1200
milliards d’euros et dégageant 73 milliards d’euros de profit. Voilà où est
l’argent qui manque aux budgets publics, aux salaires, aux cotisations
sociales. Et que fait le gouvernement ?
Il précarise l’emploi et facilite le licenciement avec
les ordonnances Macron
Il pique 5 euros par APL, dans la poche de ceux qui
n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois.
Il offre 4,6 milliards d’euros de cadeaux fiscaux aux
plus riches et il prend dans la poche des retraités via la CSG.
Le problème de la France, c’est que le travail du
grand nombre fait la richesse d’une poignée d’autres. Ecoutons le cri des personnels
des hôpitaux et des EPHAD. Les groupements hospitaliers de territoire dits
« GHT » vident les établissements de proximité de leur sens.
Le virage ambulatoire qui ne prend pas en compte les conditions
sociales des patients pourrait conduire à fermer 7 lits de chirurgie sur 10
d’ici 2020.
Sur notre territoire, les personnels de Jean Verdier
sont mobilisés depuis 2011 contre le démantèlement de leur établissement après
les départs successifs de services et d’équipes de médecins vers celui
d’Avicenne .L’inquiétude est grande de voir disparaitre ses services
d’hospitalisation et de voir transformer l’hôpital en un grand dispensaire.
Quant à l’hôpital A Grégoire à Montreuil, il subit
depuis plusieurs années des plans de retour à l’équilibre financier imposés par
les tutelles avec pour conséquence des suppressions de postes et
désorganisations de services.
L’hôpital public va mal, le manque de moyens, la
cadence qui augmente, l’exigence de polyvalence et d’efficience, le manque de
reconnaissance des personnels.
Le mal être se généralise, la semaine dernière encore
une aide soignante s’est donné la mort au CHU de Toulouse.
La multiplication des situations de burn out et le
nombre de suicides parmi les personnels hospitaliers sont inquiétants.
Ce sont des internes, des soignants, des
administratifs, des médecins, des cadres qui mettent fin à leurs jours.
Nous ne pouvons pas nous résoudre à voir les
professionnels au service des patients exprimer leur souffrance à exercer des
professions méprisées et bafouées par la logique financière et les
réorganisations.
IL faut en finir avec la tarification à l’acte qui
sous finance l’hôpital , les restructurations qui désorganisent les services et
percutent l’éthique professionnelle A l’Assemblée nationale, le groupe
communiste s’est saisi fermement de la question des hôpitaux, il a mis en
relief l’inertie du gouvernement et prévoit d’ailleurs un tour de France des
centres hospitaliers.
Par ailleurs ce qui attend les bacheliers en juin 2018
est extrêmement inquiétant. Le « Plan Étudiants », légalise, renforce
et généralise la sélection à l’entrée de l’université.
D’autres mauvais coups se préparent en coulisse. Comme
par exemple, ce que devrait annoncer Macron prochainement sur ses préférences
pour Son Grand Paris. Une région métropole, la suppression des départements de
la petite couronne parisienne, des communes devenues des coquilles vides, dès
lors que les établissements publics seraient élus au suffrage universel direct
en 2021. Macron nous prépare sa métropole des riches. Ce sujet n’est pas une
affaire institutionnelle, réservée aux élus et aux spécialistes. Un
département, c’est la protection maternelle et infantile, c’est la gestion et
la construction des collèges, c’est l’aide sociale à l’enfance, c’est le Revenu
social d’activité, l’Allocation des personnes âgées, le handicap, les routes
départementales et nationales. Les crèches. Nous en comptons 4 dans notre
ville. Il serait question de confier ces compétences aux Établissements Publics
Territoriaux, pour nous Est-Ensemble. Cela ne pourrait qu’aggraver les
inégalités sociales dès lors que ces établissements ne disposent pas des mêmes
moyens et des mêmes ressources. Et on répartirait les 20 000 salariés que
comptent les départements des Hauts de Seine, de la Seine Saint Denis et du Val
de Marne dans 11 sous-départements, au lieu de trois. Foutaise. C’est tout
simplement illusoire. Mais surtout c’est le service public qui se trouverait
gravement atteint. Comment imaginer, ce machin, Est-Ensemble, assumer de telles responsabilités alors qu’il
est incapable de remettre en service, dans des délais raisonnables l’enlèvement
des ordures ménagères par aspiration qui aura coûté la bagatelle de 11 millions
d’euros. Sur ces questions, comme sur celles qui concernent les citoyens de
notre ville, nous serons vigilants. Nous continuerons d’agir pour rassembler
toutes les énergies que compte notre ville pour leur donner une autre
perspective que celle de l’actuelle majorité municipale. Notre ville ne perd
pas la mémoire, elle est grassement vendue aux promoteurs immobiliers.
Enfin, faire le choix du progrès social est aussi un
choix de civilisation, dont l’enjeu est la survie de l’humanité. La recherche
effrénée du profit immédiat couplée à une régulation d’un marché sous
domination des puissants nous mène à une triple catastrophe : sociale,
écologique et démocratique. Tous les trafics explosent. Armes, drogues, êtres
humains, blanchiment d’argent sale ou pillage de la propriété intellectuelle.
S’attaquer à ce système d’exploitation et au pillage de la nature, construire
l’humanité de demain, devient une urgence.
Mettant à profit, le mépris affiché par Donald Trump à l’égard
des peuples du monde et le vide laissé en Europe par les dirigeants de la
droite, Macron semble décidé à jouer un rôle international accru, mais c’est
pour endosser le costume d’un leader du monde occidental, surtout préoccupé de
se tailler sa place à la table du monde. Ce n’est pas la France. Les droits des
migrants, les droits du peuple kurde, les droits du peuple palestinien ne sont
pas à négocier. La France se grandirait en reconnaissant au plus vite l’État de
Palestine et en demandant la libération de Salah Hamouri.
Mesdames, messieurs,
Cher-e-s ami-e-s,
Cher-e-s camarades,
Le Parti communiste va préparer son congrès
extraordinaires qu’il tiendra fin novembre 2018. Il le fera dans l’action,
plein de combativité, avec la volonté de réinventer le Parti communiste, au
service du rassemblement de toutes les forces anti - capitalistes, pour
construire un nouvel avenir d’émancipation humaine.
Je vous remercie de votre attention
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