« On ferme », l’éditorial de Michel Guilloux dans l’Humanité de ce jour !
Promis,
juré, craché. Plus question de « rafistolages a mâlement clamé le premier ministre la semaine passée. Et ouste,
en trois mois de « réflexions », le gouvernement va boucler une
grande réforme de l’hôpital. Et d’annoncer, royal, 100 millions de rallonge
pour financer la chose. Après les 50 autres lâchés pour le Ehpad, on mesure en
effet l’importance qu’accordent les sommets de l’État au service public de
santé. L’hôpital souffrirait d’une « crise de sens », assène
doucement la ministre du secteur. Agnès Buzyn souhaiterait même s’attaquer à la
« course à l’activité », pas la supprimer, non, mais la réduire, à l’occasion.
C’est un effet de la « société civile »mise au pouvoir en même temps
que le nouveau président ; on ne peut lui reprocher de ne pas connaître la
réalité du secteur dont chacune ou chacun a la charge. Au contraire même, ils
et elles y ont porté le fer de conceptions purement financières et comptables
aux conséquences ravageuses que tout le monde voit ou subit.
Un point
de non-retour est atteint, du point de vue du supportable, humainement et
socialement parlant, dans maints domaines. Plus il est soumis au chiffre, à la
procédure, au protocole, bref aux critères d’ « efficacité » du
privé, plus le service public perd précisément de son efficacité et, en effet,
Madame la ministre, de son « sens ». mais se borner à constater l’état
des choses existant, sans en pointer les causes, les responsables et les
bénéficiaires, c’est se donner les moyens à bon compte, outre d’une bonne
conscience, de s’appuyer sur le désastre pour l’amplifier et non le transformer
dans le sens du progrès.
Hôpital,
école ou trains…le pouvoir frappe sur tous les fronts pour jouer de la
sidération sociale. Sa méthode commence à se voir de se résumer à fermer des
gares, fermer des écoles, fermer des palais de justice, fermer des maternités
et des hôpitaux de proximité…La modernité est au contraire du côté de celles et
ceux qui, un peu pertout dans le pays, défendent ces structures d’égalité et de
solidarité. Leurs voix convergent en un concert de salut public.
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