Romainville : « 5338 logements collectifs autorisés de 2006 à 2016 (208 pour mille habitants). Mais pourquoi tant et pour qui ?
Le
15 février, la revue « Challenges » a publié un article sous ce titre
« Ces villes qui forcent les promoteurs à vendre moins cher ». Il y est
question, des collectivités ayant signé des chartes avec les promoteurs, pour,
est-il écrit : « imposer une politique de prix maîtrisés ». Notre
intention n’est certainement pas de faire la leçon, de montrer du doigt, et
encore moins condamner, les communes qui ont fait ce choix, en toute liberté. Notre
ville en fait partie. Raison de plus pour verser au débat une analyse
objective, à partir d’écrits et de faits
précis, permettant à chacun et chacune de se forger sa propre opinion.
Il est écrit dans cet article : « Quel
est le principe ? Il est simple : en contrepartie de conditions
préférentielles d’achat du foncier vendu par les municipalités, certains
promoteurs acceptent d’appliquer une ristourne de 5 à 25% à certains accédants.
Avec quelques conditions, qui dépendent des chartes mises en place par les collectivités
publiques…» Un promoteur l’exprime à sa manière : « La charte ne nous
empêche pas de travailler. Au contraire, elle permet d’accéder à un foncier
moins cher… »
N’est-ce pas que nous avons vécu à Romainville avec la vente de nombreux biens
communaux à des prix très avantageux. Rappelons-nous. La résidence Pierre KÉRAUTRET
et la salle Marcel PAUL, le foyer Ambroise CROIZAT, le gymnase Jules Vallès,
les ateliers municipaux, les terrains à l’angle des rues Jean-Jaurès et
Barbusse, les terrains où se trouvait « le mille club » aux trois
communes, ceux de la rue Louise DORY, ceux situés dans l’espace Cachin, avec
l’ancienne bibliothèque, les locaux des associations et de l’OMS, la salle Jean
LURÇAT, la place de l’ancien marché. Nous en oublions…Cela nous renvoie
d’ailleurs aux remarques de la chambre régionale des comptes s’étonnant de la
vente de biens, en dessous des prix des domaines au bénéfice de la SEMPRO,
notamment.
Accompagné de cet article la revue « Challenges »
passe au crible, avec INOVEFA, société spécialisée sur les marchés immobiliers
du neuf, les 250 communes de plus de
10 000 habitants d’Île de France, mentionnant celles ayant signé une
charte ainsi que le nombre de logements collectifs autorisés entre 2006 et
2016 et leur part pour 1000 habitants.
LA
VILLE QUI SE CLASSE LA PREMIÈRE, EN TÊTE DE TOUTES CES VILLES : C’EST
ROMAINVILLE, AVEC 5338 LOGEMENTS, 208 POUR 1000 habitants !!!!!
Viennent ensuite :
Carrières-Sous-Poissy 2257 logements (147 pour mille habitants)
Saint-Pierre-du-Perray 1417 logements (140 pour mille habitants)
Lieusaint 1541
logements (140 pour mille habitants)
Si nous prenons les villes proches de Romainville, dans la zone dense nous retrouvons :
Saint-Denis 6092 logements (55 pour mille habitants)
Montreuil 7000
logements (67 pour mille habitants)
Pantin 2250
logements (41 pour mille habitants)
Bondy 2543
logements (48 pour mille habitants)
Bobigny 2310
logements (46 pour mille habitants
Bagnolet 2338 logements (68 pour mille habitants)
Bagnolet 2338 logements (68 pour mille habitants)
Noisy-le Sec 2714
logements (64 pour mille habitants)
SANS NUL DOUTE, MADAME LA MAIRE MÉRITE BIEN LE TERME DE « BÂTISSEURS »
Alors notre ville mériterait-elle le
titre de premier de la classe, à qui il conviendrait de tresser des
lauriers ? Nullement. Tout cela s’est réalisé sans ligne directrice, au
coup par coup. Pour y parvenir, on aura vendu beaucoup de « bijoux de
famille ». Efforçons-nous de nous mettre à la place des 2261 familles
demanderesses d’un logement social (chiffre fourni en janvier par
Seine-Saint-Denis Habitat aux locataires de notre ville aujourd’hui rattachés à
cet office départemental). Elles, ils, voient des grues dans 32 OPÉRATIONS
IMMOBILIÈRES. Enfin ! Peuvent-elles, peuvent-ils se dire ! Mais ce
n’est pas pour eux. Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt, la grande
majorité des acheteurs sont des parisiens d’arrondissements voisins. Dans le 19e
et le 20e, le prix du m2 se situe autour des 8000 euros. Comme l’a
dit ces jours-ci, un promoteur « Les acheteurs parisiens s’éloignent de la
capitale, devenue inaccessible. Ils trouvent à Romainville de vraies
opportunités ». Ils y viennent d’autant plus que le prix du m2 est de 6040
€ aux Lilas, 5821 AU Pré-Saint-Gervais, 5200 à Pantin, alors qu’il est à
4598 € le m2 dans notre ville. Notons qu’il s’élève à 4213 € à Bagnolet et
3407 € à Noisy-le- Sec.
On a bétonné, sans retenue, dans la
démesure, sans pour autant faire du « logement pour tous » un droit
essentiel. Oui il fallait construire, des unités où nous retrouvions du PLAI,
du PLI et de l’Accession. Le parcours résidentiel dont on nous rebat les
oreilles est une « Arlésienne ». En dix ans 5338 logements autorisés,
pendant que dans la même période le nombre d’habitants est resté stable. On
arrive beaucoup à Romainville, et c’est tant mieux, mais on en repart davantage
faute de trouver un habitat correspondant à ses moyens. Alors combien de
logements faudra-t-il encore construire pour parvenir à ces « fameux
30 000 habitants ». 10 000, 15000, 20 000 ? Et il n'y a plus grand chose à vendre !
Nous vous conseillons d’aller faire un tour sur la toile. Les jolis
noms défilent : Résidence TEMPO, Villa NATURA, Résidence des ORMES, ALTUS,
Résidence BLÉRIOT, Villa ROMA, le Clos des POÈTES, INTUITION, le WILSON, villa
VILLANOVA, Grand ARC, GREEN LANE etc.
On y apprend que ces trois derniers mois, les prix au m2 ont augmenté de 7,08%. On y retrouve des publicités mensongères des spéculateurs immobiliers, qui devraient, à notre sens, faire l’objet de sérieuses interventions de la part des élu-e-s de la majorité. Voici ce que nous avons lu sur le site de « La Villa Roma, 16 boulevard Émile Genevoix » (www.la-villa-roma.com) :
« Situé à 2 km de Paris, découvrez Romainville, une ville aux allures de village où il fait bon vivre. Laissez-vous séduire par ce cadre et son accessibilité qui D’ICI 2019 PROFITERA DU TRAMWAY T1 PUIS DE LA LIGNE 11 DU MÉTRO. La villa ROMA, au centre-ville, bénéficie de tous les services de proximité avec son marché couvert, crèches, écoles, installations sportives, son cinéma, et à quelques minutes à pied vous pouvez flâner dans les allées du square Barbusse (C’est un comble pour celles et ceux qui connaissent son état). Après cela comment les prix ne continueraient-ils pas de grimper ?
Quelques
observations, enfin sur cette fameuse charte qui existe à Romainville depuis
2012. Elle précise « que tout projet devra faire l’objet d’information
auprès des riverains ». Même une information, dans bien des cas cela
semble trop. Elle précise que les opérateurs devront fournir à la commune
l’état d’avancement de la commercialisation, la réalité des prix de vente et les informations d’ordre sociologique (en
conservant les conditions de l’anonymat) » Pourquoi aucune de ces données
n’est fournie aux habitants ? Enfin, il est indiqué que « les prix de
sortie des opérations en accession à la propriété seront diminués de 10% par
rapport au prix du marché. Curieux, nous sommes donc allés voir. Voici 5
exemples
Grand ARC, Avenue de Verdun, un studio, 29 m2, 170 000 euros (TVA 5, 5%)
GREEN
LANE, 35 rue de Benfleet, Duplex 3 pièces, 62 m2 250 000 euros (TVA
5,5%)
Villa
Brazza, un studio 30 m2, 180 000 euros (TVA 5,5)
TEMPO,
rue Paul de Kock, 3 pièces, 63m2, 282 000 euros (TVA 5,5)
INTUITION,
Bas Pays, 4 pièces 385 000 euros, 80m2 (TVA 5,5).
Or
si nous prenons les prix du marché, ils sont annoncés à 3800 euros dans le
quartier des Bas Pays, à 4500 euros dans le Centre-ville, à 4100 Dans le
quartier des Grands-Champs etc. Sortez les calculettes, on peut toujours
appliquer la décote de 10%, les promoteurs continueront à y retrouver leur
compte et à faire leur beurre. Nous nous excusons pour la longueur de cet
article, mais nous tenons à être sérieux et précis dans les informations que
nous publions. Si des lectrices et des lecteurs étaient intéressés par
l’analyse des 250 villes publiée dans la revue « Challenges », nous
la tenons évidemment à leur disposition.
Soyez le premier à commenter !
Enregistrer un commentaire