« Une nouvelle bataille du rail face à Macron », l’éditorial de Patrick Appel-Muller dans l’Humanité de ce jour !
Il en
a fallu des catastrophes ferroviaires, des grandes grèves cheminotes, des
scandales retentissants pour que la nation se décide à la nationalisation. En dépit
des politiques d’austérité ou des injonctions de Bruxelles, la SNCF a résisté
et fait encore bonne figure quant au service qu’elle offre, comparé à celui des
chemins de fer britanniques, privatisés. Le gouvernement enclenche donc une
incroyable marche arrière vers les machines à vapeur des appétits privés et de
la concurrence sur les portions rentables. Les petites lignes ? Vouées à
la fermeture, et les territoires desservis au désert vaguement sillonnés par
des cars lorsqu’ils sont profitables. Le TGV ? Condamné sur place et son
extension abandonnée. Le fret ferroviaire ? Relégué au rang de filiale,
délaissé au profit du transport routier polluant et dangereux. Les gares ?
Celles qui resteraient ouvertes seraient bradées à une société anonyme. Le
réseau ? Rabougri, il serait ne désendetté que pour être offert à une SA
et privilégierait seulement la modernisation des lignes autour des grandes
métropoles…
Les rapports
ainsi commandés par le pouvoir ne sont pas de simples études. Ils sont des
feuilles de route, des plans de marche pour le rail. L’extinction du statut de
cheminot ou l’obligation faite aux agents d’accepter de nouvelles affectations
sous peine d’être traités comme démissionnaires sont l’accompagnement, naturel
en quelque sorte, du mépris des besoins des voyageurs. Emmanuel Macron veut que
des grands capitaux croissent à grande vitesse le long des voies. Quitte à ce
que l’intérêt général reste à quai. Voilà à quoi se résume le « en même temps » !
Pour faire reculer le gouvernement, une nouvelle bataille du rail devra
associer le personnel de la SNCF et les usagers qui ne veulent pas être réduits
au rang de clients.
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