« Un semeur de vent », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !
On
se frotte les yeux en lisant l’une des contributions anticipant la réforme de
l’enseignement supérieur. Elle est évoquée plus loin dans nos pages, mais en
voici deux échantillons : »Comment faire passer la pilule de la
hausse des droits d’inscription ? » ; Comment « Instaurer
la sélection mine de rien » ? C’est vrai, c’est noir sur blanc comme
cette autre phrase : » Un complément indispensable des réformes
proposées ci-dessus est le liberté pour tous les établissements d’enseignement
supérieur de sélectionner les étudiants. » On sait aussi bien que c’est un
processus de sélection dès l’adolescence qu’implique la réforme annoncée du
bac. On va nous expliquer que l’on a mal compris, que le gouvernement doit
faire de la pédagogie. Sornettes.
Des
milliers d’enseignants, d’agents, d’enseignants et de lycéens vont être dans la
rue aujourd’hui. On ne sait si la macronisme a mangé le pain blanc de sa fausse
innocence et de sa prétendue vertu, mais le ciel se charge. Prisons, maisons de
retraite, universités et lycées…Ah oui, il paraît que la croissance repart avec
1,9% d’augmentation du PIB, le produit intérieur brut.
Mais ce que ne mesure pas le PIB, c’est le
malaise profond des surveillants, l’atteinte permanente à la dignité des
détenus dans un des pays d’Europe où l’on emprisonne le plus, le nôtre. Ce que
ne mesure pas le PIB, c’est ce que l’on a appelé cette semaine la maltraitance
institutionnelle. À savoir que la situation faite à nos parents, à nos proches
en état de faiblesse est souvent intolérable, faute de moyens et de temps. Ce
que ne mesure pas le PIB, c’est la sous-représentation à l’université et plus
encore dans les grandes écoles des enfants d’ouvriers, d’employés,
d’agriculteurs, ce que la réforme annoncée se propose encore d’aggraver.
L’année 2018 prolonge l’automne 2017 avec l’adoption de la loi travail, la
baisse des APL, d’un côté, et, de l’autre, la suppression de l’ISF, le
plafonnement de l’impôt sur le capital. Cette politique est inégalitaire, dure
aux plus modestes, aux mal-logés, aux jeunes. Emmanuel Macron est un semeur de
vent.
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