« La loi aveugle des adorateurs du privé » (Clotilde Mathieu)
Le
privé fait mieux que le public et moins cher. La ritournelle libérale tourne à
plein régime. Emmanuel Macron en est l’un des promoteurs. Les annonces, la
semaine dernière, d’un « plan de départs volontaires » pour supprimer
120 000 postes dans la fonction publique et de la remise en cause du
statut des fonctionnaires vont dans ce sens.
Il
s’agit de « s’inspirer de la culture du privé » et de « mettre
fin à un modèle (…) qui se traduit par plus de dépenses, plus d’impôts, plus de
déficits, plus de dette pour un service de moins en moins bonne qualité »,
expliquait, vendredi, dans les Échos, Gilles Le Gendre, porte-parole des
députés la République en marche. Le discours est rodé. Le coût de fonctionnement
a désormais pris le pas sur la capacité d’investissement.
Ce
changement de sémantique n’est pas neutre, il s’agit de faire passer la dépense
publique comme un coût et non comme un facteur de développement ou une réponse
aux besoins des populations. Seule la rentabilité prime. Or, de la qualité des
infrastructures, du système de santé ou d’éducation, dépend le niveau de
développement d’un pays.
Ce
retournement idéologique enclenché dans les années 1980 a pour ambition
d’ouvrir au secteur privé des marchés nouveaux, comme ce fut le cas pour la
production et la distribution d’électricité, les télécommunications, les
autoroutes.
Alors
qu’une nouvelle vague de privatisations se prépare, l’exemple de l’énergie
montre que la transformation de ce monopole public en monopole privé s’est
accompagnée d’une hausse des prix et d’une dégradation du service.
Après
dix ans d’ouverture à la concurrence le prix de l’électricité a augmenté de 21%
et celui du gaz de 66%. Les missions de service public, assurées gratuitement
avant 2004, sont devenues payantes. La précarité énergétique a également
explosé, avec 12 millions de personnes concernées, selon la CGT énergie.
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