Egalité Femmes-Hommes : "Intervention de Brigitte MORANNE au Conseil municipal du 15 février 2018"
" Groupe Front de Gauche - Romainville - Ensemble "
Convention d’engagement pour une communication publique
sans stéréotype de sexe.
Gagner l’égalité femmes – hommes, dans tous les domaines de
la vie est une exigence qui progresse dans les consciences. La parole se libère
face au harcèlement sexiste, sur les réseaux sociaux, dans la rue, dans les
entreprises.
Les stéréotypes dans lesquels on veut enfermer les petits
garçons et les petites filles, à coup de princesses et de chevaliers suscitent
davantage d’incompréhension.
Les propos dégradants de certaines publicités sont plus
largement dénoncés. La nécessité du partage des tâches à la maison n’apparaît
plus comme un sujet marginal.
Les stéréotypes renforcent les inégalités, mais il existe
de plus en plus d’initiatives visant à lutter contre ces injustices, à l’image
de la convention d’engagement pour une communication publique sans stéréotype
de sexe qui est soumise ce soir à l’avis du Conseil municipal.
Nous sommes bien sûr volontaires pour valoriser toute
initiative positive en matière d’égalité.
Mais le paradoxe est que cette aspiration à l’égalité, à la
justice, au respect est reléguée au second plan des enjeux politiques, des défis
à relever pour une société de progrès.
Malgré la loi de 2014, les inégalités perdurent dans le
monde du travail. Les filles réussissent mieux que les garçons à l’école, en
général. Mais cette bonne performance ne se retrouve pas dans la sphère professionnelle.
Le salaire des hommes est en moyenne supérieur de 24% à celui des femmes. 80%
des salariés qui ont un contrat à temps partiel sont des femmes.
Comme je l’avais déjà exprimé, ici même il y a un an, les
femmes sont surreprésentées dans les professions incarnant les « vertus
dites féminines » (administration, santé, social, services à la personne).
97% des aides à domicile et des secrétaires, 90% des aides-soignants, 73% des
employés administratifs de la fonction publique ou encore 66% des enseignants
sont des femmes.
Des métiers souvent peu rémunérés et aux conditions de
travail difficiles pour certaines, frappées de plein fouet par les politiques
d’austérité et dont la pénibilité n’est pas reconnue.
Nous avons entendu le cri des personnels des EHPAD fin
janvier, mais nous avons aussi entendu la réponse méprisante du
gouvernement face à la situation des
établissements qui nous concernera probablement tous, un jour, pour nous-mêmes, un parent ou un conjoint.
Lutter contre le patriarcat et promouvoir le féminisme
comme une visée d’émancipation humaine est un enjeu de société.
Il ne peut y avoir de féminisme sans transformation
démocratique et sociale, sous peine de laisser le champ libre à toutes les
exploitations, les discriminations et dominations sexistes.
Mais la politique d’Emmanuel Macron va à l’encontre des
intérêts des salariés, femmes et hommes, à l’encontre des besoins humains.
Comment faire de l’égalité femmes – hommes une grande cause nationale quand la politique
de ce gouvernement s’inscrit dans la poursuite de la casse du Code du travail qui va toucher tout le
monde, mais plus durement les femmes. D’autant plus que notre Président de la
République n’a pas voulu mettre en place un ministère des Droits des femmes avec
un budget dédié.
Alors oui, la marche arrière est enclenchée par ce
gouvernement. Mais rien n’est écrit d’avance. Notre groupe se prononcera pour
la signature de la Convention d’engagement pour une communication publique sans
stéréotype de sexe, .mais nous souhaiterions connaitre quelles sont les mesures
concrètes envisagées (mis à part la diffusion du guide) afin d’appliquer ces
recommandations et réussir l’engagement pris
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