La casse des services publics du transport n'est pas la faute de la neige (Yann Le Pollotec)
Devant le chaos qui régnait sur les routes et voies
ferrées, la ministre des transports a plaidé le caractère exceptionnel des
conditions climatiques : il n’y aurait pas eu de telles chutes de neige
depuis plusieurs années.
Devant le
chaos qui régnait sur les routes et voies ferrées, la ministre des transports a
plaidé le caractère exceptionnel des conditions climatiques : il n’y
aurait pas eu de telles chutes de neige depuis plusieurs années.
Si certes,
il n’est jamais possible de tout anticiper, ni de parer à tout en temps réel,
il n’en reste pas moins qu’il est difficile de qualifier d’exceptionnel un
événement météorologique assez banal dans la moitié nord de la France depuis
plusieurs millénaires : il tombe quelques centimètres de neige en hiver.
Rien à voir avec les terribles tempêtes de neige qui affectent régulièrement
certaines contrées connues pour leurs événements climatiques extrêmes.
Une partie
de la vérité a été lâchée à « l’insu de son plein gré » par Benjamin
Griveaux, porte-parole du gouvernement : «On ne va pas adapter des
infrastructures (...) pour deux épisodes neigeux qui se tiennent tous les 4 ou
5 ans ». C’est un peu comme si on décidait de fermer une caserne
de pompiers sur un territoire parce qu’il n’y aurait pas eu d’incendie ou
d’inondation depuis cinq ans.
La vérité
est que les réseaux transports n’ont pas été paralysés par la neige, mais par
plusieurs décennies de démantèlement des services publics par l’austérité, par
le sous-investissement en infrastructures et en matériel, par un management
destructeur des valeurs de l’intérêt général, par la privatisation,
l’externalisation et l’ouverture à la concurrence. Le "tout routier"
au détriment du fret ferroviaire a profondément dégradé les voiries, tandis que
l’absence d’investissements dans les infrastructures ferroviaires hors LGV
affecte quotidiennement la circulation des trains.
Le baisse
des moyens des collectivités territoriales, le non remplacement de tous les
agents partant à la retraite, l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire
voyageurs, l’abandon d’Alstom à Siemens, la remise en cause du statut Maurice
Thorez des fonctionnaires, feront que nous serons structurellement demain
encore plus fragiles face à de petits événements neigeux.
L'autre vérité de cet épisode neigeux est que l'intervention exemplaire, dans les pires conditions, des agents de toutes les fonctions publiques, a permis de surmonter la situation alors que le gouvernement et la droite n'ont de cesse de vouloir réduire leur nombre, détruire leur statut et bloquer leur traitement.
L'autre vérité de cet épisode neigeux est que l'intervention exemplaire, dans les pires conditions, des agents de toutes les fonctions publiques, a permis de surmonter la situation alors que le gouvernement et la droite n'ont de cesse de vouloir réduire leur nombre, détruire leur statut et bloquer leur traitement.
Les État
généraux du progrès social, organisés samedi dernier par notre Parti, ont
montré par de multiples témoignages de luttes, que nos concitoyens veulent
justement des services publics modernes propres à les protéger des aléas de la
vie y compris météorologiques. Reste à faire que cette volonté de terrain se
traduise en un fait politique national majoritaire, c’est l’un des chantiers
qui est devant les communistes pour leur Congrès.
Yann Le
Pollotec
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