« Faits d’hiver », l’éditorial de Michel Guilloux dans l’Humanité de ce jour !
Cas d’école ?
Même pas. Un leader de l’industrie de pointe française réalise des centaines de
millions d’euros de bénéfice au plan mondial. Un tour de passe-passe et l’on
trouve un déficit en France équivalant aux salaires des cadres qui dirigent l’ensemble
via une structure aux Pays-Bas. Que se passe-t-il ? Eh bien, on va tailler
dans les effectifs à hauteur de 10%, chiffre fétiche de tous les licencieurs
boursiers. Ne soyons pas bégueules : cela est rendu possible grâce aux
récentes ordonnances cassant le Code du travail, en particulier ici la
disposition qui consiste à ne plus prendre en compte les bénéfices mondiaux d’une
entreprise décidant d’un plan de licenciements. C’est donc au tour des salariés
d’apprécier la méthode.
«
On n’a pas été élus pour rester les bras croisés », a sorti le
porte-parole du gouvernement, hier. On n’en doutait pas. Chaque jour en apporte
d’ailleurs la confirmation. Dimanche, il s’agissait pour le chargé de com de la
« start – up nation » de réagir aux remous provoqués depuis jeudi par
l’annonce d’Édouard Philippe de la suppression de 120 000 postes dans la
fonction publique, dont la plus grande part dans les collectivités
territoriales. Et, d’opposer, quelle originalité, l’ « intérêt général »
ainsi compris aux « intérêts » qui seraient plus étroits donc, de
ceux qui défendent les syndicats du secteur et qui doivent se rencontrer mardi.
Il y
a trop d’élus locaux et trop de départements, trop de vieux dans les Ehpad et
trop de jeunes qui ont le bac, trop d’hôpitaux publics et trop de gares…En
septembre dernier, le même Benjamin Griveaux réclamait d’ « en finir avec
cette opposition entre les riches et les pauvres, et entre le capital et le
travail » ! Tout pour les uns et silence, les autres. C’était en
2017. Depuis quelque temps 2018 s’éclaire d’un autre jour. Les journées d’action
annoncées, les colères qui émergent en sont les signes. Face à pareille
offensive, elles appellent plus que jamais la primauté et la persévérance sur
le raccourci, le souci du rassemblement plutôt que la division stérile.
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