« MAINS SALES, POCHES PLEINES », L’EDITORIAL DE MICHEL GUILLOUX DANS L’HUMANITE DE DEMAIN LUNDI
La chute de Heinz-Christian Strache en Autriche vient rappeler à point que
probité et extrême droite ne riment pas ; que ceux qui jouent de la promotion
de ces mêmes xénophobes sont de purs incendiaires ; qu’enfin la montée
nationale-populiste nationaliste en Europe n’a rien d’inéluctable. Avis à
Emmanuel Macron, premier à recevoir, à l’Élysée, le jeune loup grisâtre
Sebastian Kurz, le chancelier autrichien conservateur, au lendemain de son alliance
avec ces gens-là. Au même moment, le parrain politique du président, Gérard
Collomb, défendait la sinistre loi dite « asile et immigration ».
Ajouté au couperet de la barre des 5 % qui tronque le suffrage
universel, le choix élyséen de promouvoir au rang d’opposante en cheffe la
formation de Marine Le Pen ne révèle pas un clivage radical. Il vise à
empêcher, de chaque côté, toute contestation des choix austéritaires dans un
sens de progrès social.
À l’extrême droite, le fonds de commerce raciste de papa recyclé masque mal
les mêmes choix que son « adversaire », austéritaires pour les budgets publics
et sociaux, et néolibéraux en économie, défendus dans son programme économique.
À un détail près, et qui était le « socle » de son prétendu projet : le retrait
de l’euro, rejeté avec elle dans les urnes en 2017. On le voit jusqu’à la venue
très désintéressée à Paris de l’ancien cadre de Goldman Sachs recyclé en agent
(d’affaires ?) des tenants de l’ordre brun : Steve Bannon déclare que s’y joue
la réélection de son ami Trump. Et il ose employer l’expression en un sens
victorieux de « Ground Zero » (le lieu du désastre du 11 septembre 2001)
pour la victoire qu’il attend de son camp en Europe. Alors, national-populisme
ou ultralibéralisme, dictature des marchés ou dictature de marchés…
Voir les causes de la
montée de la haine et de la division n’est pas déclarer celle-ci inéluctable.
Elle est nourrie, aussi, par l’abstention, le désabusement, les divisions et
les fausses lunes plébiscitaires. Chaque voix qui se portera sur la liste qui
donne sa place au monde du travail, aux acteurs de la création et de la pensée,
donc de la vie, qu’incarne celle de Ian Brossat, comptera d’autant plus
dimanche prochain. Et pour la suite.
Par Michel Guilloux
Soyez le premier à commenter !
Enregistrer un commentaire