Événements du 1er Mai : le ministre de l'Intérieur doit être convoqué par les commissions des lois du Parlement
Communiqué commun d'Eliane ASSASSI,
Présidente du groupe CRCE et d'André CHASSAIGNE, Président du groupe
GDR
La manifestation parisienne du 1er mai,
qui a rassemblé des dizaines de milliers de manifestant.e.s pacifiques, a été
le lieu de violentes interventions des forces de l'ordre sans discernement. Les
casseurs, dont la présence avait pourtant été annoncée par le ministère de
l’Intérieur et dont nous réprouvons les violences, n'ont nullement été isolés,
mais à plusieurs reprises, confondus par les forces de l’ordre avec les
manifestants. Fait inédit, le carré de tête syndical de la manifestation a
lui-même été disloqué un temps par cette intervention. La doctrine à l'œuvre
engage clairement la responsabilité du ministre de l'Intérieur.
Déjà l'an dernier, les explications
demandées n'étaient jamais venues, jusqu'à ce qu'éclate l'affaire Benalla.
Hier, Monsieur Castaner, a fait état d'une information, révélée fausse par la
presse, affirmant que l'hôpital de la Pitié-Salpétrière avait été « attaqué »
et son personnel soignant « agressé » alors même que les manifestant.e.s
pacifiques qui ont pénétré dans l'enceinte de l'hôpital fuyaient simplement la
répression aveugle qui s'abattait sur eux. Ce mensonge intervient alors que
depuis décembre Monsieur Castaner a délibérément misé sur les tensions pour
isoler en vain le mouvement social de l'opinion publique créant un climat de
violence. Trop, c'est trop !
Après le vote de la loi dite «
anticasseurs », ces deux événements témoignent de la gravité des atteintes au
droit de manifester, droit constitutionnel dont l’État doit être le garant.
Le ministre de l’Intérieur participe
volontairement à l’aggravation des tensions, déjà nourries par le refus du Chef
de l’État et du gouvernement d’entendre les aspirations populaires. Il se
révèle comme un provocateur et un manipulateur, indigne des missions de
maintien de l’ordre public et de respect des libertés relevant de sa
responsabilité. Sa crédibilité est entachée.
Nos groupes à l'Assemblée nationale et
au Sénat appellent à un changement immédiat de la doctrine qui régit l'action
des forces de l'ordre. Ils demandent la convocation dans l'urgence du ministre
de l'Intérieur par les commissions des lois du Parlement et la création d'une
commission d'enquête parlementaire pour que toute la lumière soit faite sur les
événements du 1er mai dernier.
Eliane ASSASSI, Présidente du groupe
CRCE
André CHASSAIGNE, Président du groupe
GDR
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