« LE 26 MAI, DOUBLE CARTON ROUGE » (PATRICK LE HYARIC)
Contrer le macronisme et l’Europe libérale, c’est le double carton rouge,
le 26 mai, avec le bulletin Ian Brossat.
Le président de la République a réaffirmé sa volonté d’appliquer, quoi
qu’il en coûte, dans toutes ses dimensions, son programme de remodelage de la
société française, intégré à l’Europe du capital. Cela ne pouvait que provoquer
les réactions très négatives de l’opinion à sa conférence de presse.
Contrairement à ce qu’ils attendaient, nos concitoyens ont vu que le cœur du
propos présidentiel était ce fameux « travaillez plus » sans augmentation de
leur salaire, une hausse de leurs dépenses contraintes, avec un recul de l’âge
réel de départ en retraite et du montant des pensions. Autrement dit, dans le
cadre des contradictions actuelles du capitalisme mondialisé, le chef de l’État
se met au service des milieux d’affaires et de l’argent roi en leur permettant
d’exploiter davantage le travail salarié, celui des paysans et des petits
entrepreneurs. Élargir la sphère privée de la société au détriment des services
publics devient dès lors une orientation fondamentale. Pour élargir sa base
électorale en faveur de ce projet, il a multiplié les clins d’œil insistants à
la droite et à l’extrême droite derrière ce fumeux concept de « l’art d’être
français » qu’il a raccroché à « l’enracinement », « les limites et les
frontières » pour « la refondation de l’immigration » comme y pousse la
Commission européenne.
Tout est fait pour exclure de l’espace public toute réflexion sur un autre
partage des richesses et une nouvelle manière de les produire, enfermant la
majorité des travailleurs, des privés d’emploi et des retraités qui n’en
peuvent plus de la vie qui leur est imposée dans la cage de la politique
unique, décidée depuis le traité de Maastricht, celle-là même qui provoque tant
de désespoir. Et c’est à la structure même de la République qu’il compte
s’attaquer en premier pour laisser liberté totale au capital de réguler la
société. Le statut de la fonction publique est bel et bien au cœur d’une
stratégie qui vise à créer des services publics croupions, sous tutelle
préfectorale et adossés à un Trésor public amputé de cadeaux fiscaux.
Baisser de manière unilatérale les impôts sur le revenu revient à faire
exploser la fiscalité indirecte sur la consommation ou l’énergie, dans la
droite ligne des recommandations fixées par la Commission et le Conseil
européens, et dont M. Macron paraphe tous les documents. Cela permet d’évacuer
la nécessaire révolution pour la justice fiscale, la hausse des salaires, et le
projet d’une société sans chômage, ni précarité qui permettrait d’élargir
considérablement les recettes fiscales et sociales. Plus fondamentalement, la
recherche d’un consensus national autour de la « baisse d’impôts » – exigence
de toujours du grand patronat, de la droite et de son extrême – cache mal la
volonté de diminuer les dépenses publiques utiles aux citoyens pour la santé,
l’école ou la sécurité.
C’est bien l’esprit et les conquis du Conseil national de la Résistance que
détruit méthodiquement le macronisme, allant jusqu’à théoriser la nécessité des
inégalités derrière cet imbécile concept des premiers de cordée, dont il est
sûr que le dernier n’a aucune chance de se hisser à sa hauteur.
L’enfumage autour de l’âge de départ en retraite en installant une
combinaison d’un mécanisme de retraite par points et un système de décote
conduit à l’obligation de travailler plus longtemps quand trop de jeunes
restent au chômage ou sont contraints au travail précaire.
Le combat contre cette
régression assumée doit commencer avec le vote à l’occasion les élections
européennes. L’Europe libérale est devenue un point d’appui décisif pour
défaire les solidarités sociales et nationales. La liste conduite par Ian
Brossat propose et agit pour une clause de non-régression sociale,
l’instauration d’un salaire minimum en deçà duquel aucun salarié européen ne
pourrait être payé, un mécanisme européen de protection sociale, l’utilisation
des énormes sommes d’argent créées par la Banque centrale européenne pour
développer de nouveaux services publics. Autant de choix qui impulseraient
progrès social et environnemental, et l’égalité hommes/femmes dans le travail.
Autant de propositions pour que s’invente, dans la solidarité des travailleurs
européens, une Union nouvelle, solidaire, associant les peuples et les nations,
visant à les libérer du joug des puissances d’argent que défendent ensemble M.
Junker-Mme Merkel et M. Macron. Contrer le macronisme et l’Europe libérale,
c’est le double carton rouge, le 26 mai, avec le bulletin Ian Brossat.
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