Traité franco-allemand : M. Macron, ne mettez pas la France à l’heure allemande !
En signant demain un nouveau traité
franco-allemand d’Aix-la-Chapelle, Emmanuel Macron et Angela Merkel cherchent à
cacher le fait que le couple franco-allemand est en panne, et l’Europe en
crise.
De fait, ce nouveau traité est quasiment
muet sur les questions les plus brûlantes qui se posent à nous en 2019. Crise
sociale, environnementale, accueil des migrants : le document n’affiche
aucune ambition progressiste sur ces sujets cruciaux qui sont pourtant au cœur
de l’actualité et qui agitent les peuples.
En revanche, dans son article 4, loin
des priorités des Français, il encourage les coopérations militaires et de
défense. Quelle ironie: les dirigeants franco-allemands s’avèrent incapables de
taper du poing sur la table ensemble pour mettre fin à la crise économique et
sociale, mais ils sont capables d’organiser une coopération de tous les
instants en matière militaire, au sein d’un « Conseil franco-allemand de
défense et de sécurité »…
Pire, l’article 20 créé un Conseil
franco-allemand d’experts économiques composé de dix experts indépendants
« afin de présenter aux deux gouvernements des recommandations sur leur
action économique ». En imposant une convergence avec les politiques
économiques menées en Allemagne, ce traité comporte un risque non négligeable
pour les salariés français. Doit-on craindre l’importation en France des
mesures Hartz IV qui ont créé outre-rhin une population de plus de 7 millions
de travailleurs pauvres, avec notamment les « jobs à 1€ de
l’heure » ? Nul doute que ce comité sans aucune légitimité
démocratique ne servira qu’à cautionner la fuite en avant austéritaire de
Macron et Merkel.
Non, M. Macron, on ne relancera pas
l’idée européenne attaquée par les populistes en mettant la France à l’heure
allemande, mais au contraire en révolutionnant l’Union Européenne et en rompant
avec l’ordo-libéralisme qui appauvrit les peuples et enrichit une minorité.
Non, M. Macron, ce n’est pas du côté de
l’Allemagne de Merkel que se trouve l’avenir de l’Europe, mais bien plutôt du
côté des pays qui, comme l’Espagne et le Portugal, œuvrent pour une Union du
progrès social.
Ian Brossat, tête de liste du PCF aux
élections européennes
Enregistrer un commentaire