« APRÈS NOUS, LE DÉLUGE », L’EDITORIAL DE MAURICE ULRICH DANS L’HUMANITE DE DEMAIN VENDREDI
On pourrait sans dommages entendre comme un écho de cette phase de Marx,
qui écrivait que « le capitalisme se développe en épuisant les deux sources de
toute richesse, la terre et les hommes ». Ce n’est pas tout à fait vrai. Le
productivisme des pays qui se sont réclamés du socialisme au siècle précédent
n’était pas en reste. Mais la réalité d’aujourd’hui, c’est que plus de la
moitié des grandes entreprises qui s’étaient engagées à réduire leur empreinte
carbone il y a trois ans ont déclaré des émissions de gaz à effet de serre en
hausse. En 2017 les banques françaises ont consacré 70 % de leurs
investissements énergétiques aux énergies fossiles, contre 20 % aux
renouvelables.
Les marches sur le climat ou, comme ce week-end à Paris, le forum de
l’après-midi à République sont apparus après la démission de Nicolas Hulot.
Mais il ne s’agit pas de l’affaire d’un homme dont le départ était en soi un
message fort. Il faut faire plus, beaucoup plus. Il nous faut mesurer et faire
mesurer ce qui se passe, non seulement en France mais dans le monde. Après nous,
le déluge, disent aussi bien Trump que Bolsonaro, ou que les grands groupes
uniquement préoccupés de leurs actionnaires. Emmanuel Macron fait-il mieux ? On
ne peut servir deux maîtres à la fois. L’argent et la planète. Les hommes et le
capital. Voilà un thème de débat et il est déjà en cours.
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