« Opération désintox », l’éditorial de Patrick Apel-Muller dans l’Humanité de ce jour !
À la
veille de la grande journée de mobilisation contre la réforme des retraites,
les porte-voix du gouvernement répètent qu’elle n’a pas lieu d’être, que le
texte n’est pas encore connu et qu’il serait inspiré par un souci de justice.
Faux et archifaux ! Le pouvoir s’est bien accordé quelques jours pour
adapter son texte à la puissance des grèves et des manifestations, mais il a
fait rédiger à Jean-Paul Delevoye un projet, jugé à ce point conforme aux
attentes que l’auteur a été promu au rang de ministre. Les syndicats, les
opposants résolus à la philosophie de ces transformations comme ceux qui s’en
accommodaient n’ont rien trouvé de rassurant dans les « concertations »conduites
depuis. Au contraire. Hier sympathisante, la CFDT s’affiche inquiète aujourd’hui.
Baisse des pensions, report de l’âge de la retraite, négation de la pénibilité
des métiers, pertes brutales pour les enseignants, les femmes, les précaires…se
sont dessinés plus nettement.
Voilà
pourquoi l’Humanité a pris l’initiative de décrypter point par point le socle
de la réforme, le fameux rapport Delevoye. Jugez sur pièces ! Il s’agit d’une
véritable régression qui conduira bon nombre de retraités à la misère, et pour
une grande majorité à une gêne quotidienne. Les jeunes seront les plus durement
frappés, à qui il est promis de travailler au-delà de 64 ans et de voir les
pensions étranglées dans la limite imposée de 14% du produit intérieur brut. Avec
l’augmentation du nombre de personnes âgées, ce serait une diminution
obligatoire de leurs revenus. Seuls seraient épargnés les grandes fortunes et
les revenus financiers qui s’engraissent sur les fruits du travail mais ne
cotisent pas un sou pour ceux qui les ont produits.
Une grande
opération vérité devrait s’imposer à tous les médias. À défaut, elle s’épanouira
demain dans la rue, dans les gares et les bouches de métro, dans les écoles,
les magasins et les usines. La journée du 5 décembre est un « non »
majuscule à la furie libérale qui saisit le gouvernement et un réflexe de
survie pour tous.
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