« Le choix et la raison », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !
Le président
aurait ce soir à cœur, selon « l’Élysée », d’adresser un « message
de considération aux Français », avec une attention particulière « envers
ceux qui souffrent, qui n’ont pas pu rejoindre leurs proches ». On peine à
croire à une manœuvre aussi sordide qui
viserait à opposer une partie de la population aux grévistes et aux
manifestants comme s’il s’agissait de Français différents.
Mais
oui, la France souffre et c’est de la politique de régression sociale menée
depuis plus de deux ans. La France souffre plus encore, en ces jours, de l’attitude
d’un gouvernement qui joue le temps en misant cyniquement sur ce qu’il
voudrait, le pourrissement du puissant mouvement social qui s’est levé dans le
pays depuis plus de trois semaines.
La réalité
de la politique d’Emmanuel Macron s’exprime non seulement dans le quotidien des
Français, mais dans ces quelques chiffres de ces jours derniers. 1,2% pour le
Smic au 1er janvier, 27,6% en Bourse pour le CAC 40, dont 62% pour
le secteur du luxe avec LVMH. En plus du CAC 40, jamais la Bourse de Paris n’a
autant progressé qu’en 2019 au point que, contre toute attente, même l’éditorial
du Figaro s’en inquiète, voyant dans ces envolées financières la menace
grandissante de bulles spéculatives et instables. C’est juste, mais y faire
face, et là le Figaro ne sera plus d’accord, c’est s’appuyer sur les moteurs
essentiels d’une croissance saine et responsable, les services publics, la
protection sociale, dont les retraites, et le pouvoir d’achat. C’est à cela que
doit aller l’argent, pas à la finance. Le refus d’une augmentation
significative du Smic est un sale coup pour les plus modestes et un signal
économique détestable. Il signe une fois de plus le choix de classe d’Emmanuel
Macron, le service zélé des riches et du capital.
La raison
voudrait que le président, avec un véritable sens de l’État et une authentique
volonté démocratique, dise stop. On se remet pour de bon autour d’une table et
on pense autrement, en termes de progrès social. La raison, mais plus sûrement
le mouvement social.
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