L’insupportable déferlante contre la CGT (Patrick Le Hyaric)
La destruction des conquêtes sociales
implique de salir les organisations qui les ont portées et défendues. Briser le
système de retraite solidaire réclame ainsi de calomnier la CGT qui contribua à
le mettre sur pied à la Libération a l’initiative d’un de ses dirigeants devenu
ministre, Ambroise Croizat. Telle est la cohérence des attaques et
qualificatifs infamants lancés à la tête du salariat organisé.
« Fainéants »,
« privilégiés », « preneurs d’otage » ; CGT
« menaçante » « qui refuse le dialogue », jusqu’à être
odieusement comparée à Daesh : pas un jour ne passe sans que les militants
de la CGT et son secrétaire général ne fassent l’objet d’injures et de
caricatures méprisantes lancées par la Sainte-Alliance médiatico-politique
ultralibérale. La palme revenant à Mme Christine Clerc insultant dans un
journal régional Philippe Martinez, « admirateur de
l’ex-URSS » et coupable d’une « moustache stalinienne ».
Voilà qui dit tout de leur mépris de classe, de leur haine de l’ouvrier qui ose
se dresser.
Des ministres jugent désormais que la
CGT « appelle à gâcher les vacances de Noël des Français ». Rien de
moins ! Mais est-ce bien le gouvernement qui a opportunément fixé le
calendrier de sa contre-réforme, ou rêvons-nous ? Et les éditorialistes
stipendiés d’embrayer sur la parole ministérielle en dépeignant Philippe
Martinez en Père Fouettard dérobant les cadeaux au pied du sapin…
« Ce n’est pas la CGT qui
gouverne » croyait nous apprendre hier, martiale, la porte-parole du
gouvernement. Le problème, Madame, c’est qu’une majorité de nos concitoyens
refuse de discuter du poids des chaines qui les lient à la régression sociale
ficelée par la coalition de la technocratie d’Etat et des puissances
financières internationales. Ils veulent une vraie négociation sur le « mieux
vivre ». A travers ce mépris s’exprime celui du salariat organisé qui,
chaque jour, fait la démonstration des divergences d’intérêts entre les
puissances d’argent et les travailleurs.
La raison oblige à constater que la CGT
et son premier responsable portent une parole d’intérêt général dans laquelle
se retrouvent des millions de français opposés au projet gouvernemental, avec
celles et ceux qui, courageusement, se mobilisent dans leurs entreprises au
prix d’un sacrifice immense pour leurs familles à l’approche des fêtes. Un
sacrifice de l’envergure de celui qu’ont consenti nos aînés qui ont obtenu les
congés payés, le salaire minimum, la réduction du temps de travail ou la
sécurité sociale, subissant alors les mêmes calomnies. Cela devrait renforcer
le respect qui leur est aujourd’hui refusé.
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