LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mardi 17 décembre 2019

L’insupportable déferlante contre la CGT (Patrick Le Hyaric)


La destruction des conquêtes sociales implique de salir les organisations qui les ont portées et défendues. Briser le système de retraite solidaire réclame ainsi de calomnier la CGT qui contribua à le mettre sur pied à la Libération a l’initiative d’un de ses dirigeants devenu ministre, Ambroise Croizat. Telle est la cohérence des attaques et qualificatifs infamants lancés à la tête du salariat organisé.
« Fainéants », « privilégiés », « preneurs d’otage » ; CGT « menaçante » « qui refuse le dialogue », jusqu’à être odieusement comparée à Daesh : pas un jour ne passe sans que les militants de la CGT et son secrétaire général ne fassent l’objet d’injures et de caricatures méprisantes lancées par la Sainte-Alliance médiatico-politique ultralibérale. La palme revenant à Mme Christine Clerc insultant dans un journal régional Philippe Martinez, « admirateur de l’ex-URSS » et coupable d’une «  moustache stalinienne ». Voilà qui dit tout de leur mépris de classe, de leur haine de l’ouvrier qui ose se dresser.
Des ministres jugent désormais que la CGT « appelle à gâcher les vacances de Noël des Français ». Rien de moins ! Mais est-ce bien le gouvernement qui a opportunément fixé le calendrier de sa contre-réforme, ou rêvons-nous ? Et les éditorialistes stipendiés d’embrayer sur la parole ministérielle en dépeignant Philippe Martinez en Père Fouettard dérobant les cadeaux au pied du sapin…
« Ce n’est pas la CGT qui gouverne » croyait nous apprendre hier, martiale, la porte-parole du gouvernement. Le problème, Madame, c’est qu’une majorité de nos concitoyens refuse de discuter du poids des chaines qui les lient à la régression sociale ficelée par la coalition de la technocratie d’Etat et des puissances financières internationales. Ils veulent une vraie négociation sur le « mieux vivre ». A travers ce mépris s’exprime celui du salariat organisé qui, chaque jour, fait la démonstration des divergences d’intérêts entre les puissances d’argent et les travailleurs.
La raison oblige à constater que la CGT et son premier responsable portent une parole d’intérêt général dans laquelle se retrouvent des millions de français opposés au projet gouvernemental, avec celles et ceux qui, courageusement, se mobilisent dans leurs entreprises au prix d’un sacrifice immense pour leurs familles à l’approche des fêtes. Un sacrifice de l’envergure de celui qu’ont consenti nos aînés qui ont obtenu les congés payés, le salaire minimum, la réduction du temps de travail ou la sécurité sociale, subissant alors les mêmes calomnies. Cela devrait renforcer le respect qui leur est aujourd’hui refusé.

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