« L’embûche de Noël », l’éditorial de Maud Vergnol dans l’Humanité de ce jour !
Attention,
panique : « Les grévistes, vont – ils gâcher Noël ? » Le gouvernement a
trouvé des alliés médiatiques, de poids, pour mener tambour battant la bataille
de l’opinion. Et il ne fera pas de cadeaux. « Noël, c’est un moment
important. Je ne crois pas que les Français accepteraient que certains puissent
les priver de ce moment », a osé le premier ministre, qui a pourtant la
solution entre les mains : le retrait de sa réforme avant la trêve des
confiseurs. C’est ce qu’avait fait Alain Juppé le 15 décembre 1995, après une
grève historique de trois semaines.
Les ministres,
qui n’ont trouvé comme seul soutien que le Medef, savent que les jours à venir
seront décisifs. Eux qui applaudissaient des deux mains en 2008 quand Nicolas
Sarkozy affirmait que « désormais, quand il y a une grève en France, plus
personne ne s’en aperçoit » font mine de découvrir aujourd’hui le propre d’une
grève : bousculer l’ordre des choses. Non, il n’existe pas de « majorité
silencieuse prise en otage par les privilégiés de la SNCF ». Mais une
majorité de Français conscients que quelques semaines de galère valent mieux qu’une
vie de misère. Comme en 1995, les cheminots, par leur détermination et leur
force de frappe, sont au cœur d’une nouvelle forme de « grève par
procuration », relais de ceux qui ne peuvent pas débrayer tous les jours,
de la jeunesse ubérisée aux « travailleurs pauvres », isolés face à
leur patron.
C’est
le talon d’Achille du gouvernement : l’opinion publique qui soutient les
grévistes, a bien compris que tout le monde sera perdant. Et en premier lieu
les femmes, comme nous le démontrons aujourd’hui de manière implacable,
contrairement aux mensonges éhontés du gouvernement prétendant qu’elles en
seraient « les grandes gagnantes ». Les révélations sur les mandats
lucratifs et illégaux du ministre Jean-Paul Delevoye, ses conflits d’intérêts
avec les assurances privées, dévoilent au grand jour les motivations réelles de
cette prétendue réforme. Sa démission s’impose.
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