EMMANUEL MACRON : « J’AI TOUJOURS CONSIDÉRÉ QU’IL Y AVAIT DANS LE MODÈLE SUÉDOIS UNE VÉRITABLE SOURCE D’INSPIRATION ». MAIS QU’EN EST-IL EN RÉALITÉ ?
D’une
retraite par répartition calculée sur le salaire moyen des quinze meilleures
années et une activité professionnelle d’u moins trente ans, elle est passée en
2001 à un système complexe par points. Cela comprend une pension publique pour
tous, une retraite supplémentaire d’entreprise (90% des salariés) et une autre
par capitalisation (via un des fonds de pension). Chacun dispose d’un compte
individuel où il accumule des droits en cotisant. Le montant touché dépendra
des points accumulés, de l’âge de départ, de l’espérance de vie moyenne et de
la conjoncture économique. Ce système accentue les inégalités. « Désormais
toute la carrière compte pour le calcul des pensions et forcément on reproduit
les mêmes inégalités. Les carrières hachées (temps partiel, congés parentaux –
NDLR) et les femmes sont les plus pénalisées », explique Renée Andersson,
chargée des retraites pour le syndicat LO. Les suédoises en moyenne touchent
600 euros de moins par mois que les hommes.
« CES
MESURES POUSSENT LES SALARIÉS À TRAVAILLER PLUS LONGTEMPS »
Vingt
ans plus tard, le constat est lourd pour les retraités. Le taux de pauvreté des
seniors (plus de 64 ans) a explosé. Selon Eurostat, il atteint les 14,7% en
2017 (contre 9,3% de pauvreté pour l’ensemble des suédois).
L’« équilibrage » automatique qui se déclenche afin d’assurer la
stabilité financière du régime a frappé à trois reprises en 2010, 2011 et 2014.
Les Suédois ont vu leurs pensions baisser de 3%, 4,3% et 2,7%. « Devant
les difficultés à obtenir une pension décente, ce système pousse les salariés à
travailler plus longtemps ou à des retraités à travailler en complément. Ce qui
renforce l’injustice entre cols blancs et cols bleus. Il faut revoir ce système
et augmenter les retraites », dénonce Renée Andersson. Aujourd’hui, 38%
des 67 ans ont un revenu provenant d’un salaire contre 18% en 2000 (juste avant
le nouveau régime) et 25% chez les plus de 69 ans contre 12%. La réponse
gouvernementale : retarder encore davantage l’âge de départ à 64 ans en
2025
(Lu
dans l’Humanité de ce jour)
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