LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

lundi 4 novembre 2019

« Honnis », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !



L’annonce, samedi, par l'Autorité électorale algérienne, des noms des cinq candidats dont le dossier a été validé pour l’élection présidentielle prévue – en principe – le 12 décembre a toutes les allures d’une provocation. Elle survient au lendemain d’une manifestation monstre, comme une véritable marée dans les rues d’Alger au jour anniversaire, 65 ans après, du début de la lutte pour l’indépendance. C’est à des centaines de milliers de voix que les manifestants ont fait vivre cette date unique : l’Algérie veut son indépendance. Indépendance aujourd’hui, oui, face à ce système qui a volé les espoirs de toute une nation au fil des décennies. Les cinq candidats retenus ont tous, à des titres divers, été associés au pouvoir de Bouteflika. Il était devenu une sinistre momie, eux sont des dinosaures prêts à tout pour maintenir l’ordre ancien fait de corruption, de soumission aux grands intérêts privés, de mépris de la démocratie, de cynisme devant les souffrances populaires.

Trop de printemps des peuples ont tourné court. Mais voici ce qui ressemble dans quelques parties du monde, et particulièrement au Moyen-Orient en ces jours, à un automne des pouvoirs honnis. Au Liban, la démission du premier ministre Hariri, l’appel du président Aoun à la formation d’un nouveau gouvernement n’ont rien réglé. En Irak, malgré une répression meurtrière qui aurait déjà fait plus de 250 morts, les manifestants ne renoncent pas et demandent la fin d’un régime, compromis avec l’administration américaine. Les écoles sont fermées, comme de nombreux services publics en grève. Longtemps, ces pouvoirs ont tenu leurs peuples en usant çà et là des rivalités confessionnelles, en les attisant, an alimentant ailleurs la peur de l’islamisme radical tout en en poussant les feux. En cet automne, c’est bien plutôt la vie chère, la santé, le déni de démocratie qui semblent soulever les peuples contre des dirigeants dont ils ne veulent plus. On pense à ces mots du prix Nobel Peter Handke : « Les puissants d’aujourd’hui ont perdu leurs sortilèges. »

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