« C’est la Palestine qu’on assassine », l’éditorial de Patrick Le Hyaric dans l’Humanité de ce jour !
En quelques
semaines, les États-Unis de Donald Trump auront lâchement abandonné les Kurdes
à leurs ennemie historiques, soutenu le coup d’État d’extrême droite en Bolivie
et déchiré définitivement l’accord de Paris sur le climat. Ces coups de poignard
dans le dos du droit international et de la paix trouvent une nouvelle cible :
le peuple palestinien abandonné, humilié, emmuré, bombardé à Gaza, et privé de
toute liberté comme de ses besoins les plus élémentaires.
L’ancien
patron de la CIA, le sinistre évangéliste, Mike Pompeo, adepte d’une « diplomatie
de droit divin », est ainsi envoyé en service commandé pour entériner le
fait colonial, approuver le processus de vol des terres, des maisons et de l’eau
des Palestiniens, légitimer le nettoyage ethnique de la population arabe de
Cisjordanie, et pousser à la création d’un grand Israël d’inspiration
messianique tant espéré par les extrêmes droites des deux pays.
« D’obstacle
à la paix » pour chacune des administrations nord-américaines, celle de
Reagan comprise, voici la colonisation de la Palestine désormais reconnue et
encensée. Il s’agit d’une rupture historique, non seulement dans la
reconnaissance du fait colonial unanimement condamné depuis les indépendances,
mais également pour la doctrine nord-américaine au Proche-Orient, qui, jusqu’ici,
reposait sur une condamnation – plus ou moins hypocrite – de la colonisation. Quel
précédent cette infamante reconnaissance va-t-elle créer dans les relations
internationales ?
La colonisation-annexion
fut pourtant maintes fois condamnée par l’Assemblée des Nations unies et plus
récemment par une résolution du Conseil de sécurité de décembre 2016 (1),
exigeant « de nouveau d’Israël qu’il arrête immédiatement et complètement
toutes ses activités de peuplement dans les Territoire palestinien occupé, y
compris Jérusalem-Est ».
Ce coup de force contre le peuple palestinien est destiné à
sauver le piètre soldat d’extrême droite Netanyahou et rassurer la même extrême
droite fondamentaliste à un an de l’élection aux États-Unis. Il ne peut rester
sans réponse. L’opiniâtreté avec laquelle l’administration états-unienne
saborde toutes les conquêtes du droit international et la morgue avec laquelle
elle s’assoit sur la dignité des peuples
doivent trouver face à elles une réponse ferme et résolue. On ne peut laisser,
même par un silence forcément complice, les États-Unis se placer hors des lois
internationales pour mieux dicter la loi américaine du talion.
La France doit prendre des initiatives pour isoler les
États-Unis lors de la réunion à venir du Conseil de sécurité et pousser au respect
du droit international incluant l’autodétermination du peuple palestinien.
La Cour de justice de l’Union européenne a, ces derniers
jours, produit un acte de droit d’une cruciale importance contre la politique
expansionniste du gouvernement israélien en exigeant l’étiquetage des produits
issus des colonies. Fondé sur l’éthique et la demande de respect du droit
international, cet arrêt va bien au-delà de la simple question commerciale. Ceci
doit donner de la force aux institutions européennes pour le faire respecter et
produire les actes politiques en conséquence. Toute autre attitude s’apparenterait
à une humiliation.
Défendre aujourd’hui le droit international, c’est défendre
une solution à deux États sur les seules frontières reconnues à Israël, celles
de 1967, et Jérusalem-Est comme capitale d’un État palestinien. C’est aussi la
seule solution viable pour garantir la paix et la sécurité et une des
conditions pour un Proche-et Moyen-Orient apaisé. L’Humanité reste à la disposition
de ce combat pour un État palestinien. Que se lèvent à nouveau des forces
respectueuses du droit, soucieuses de défendre la paix et la justice pour
stopper le bras agité des assassins de la Palestine.
(1) Résolution 2334 du Conseil de sécurité du 23 septembre 2016.
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