À propos du logement social : " Idées reçues "
L’actualité récente, et certains écrits sur la fonction qui devrait être celle du logement social me conduisent à exprimer notre point de vue sur ce sujet.
Il est, nous croyons, nécessaire d’en finir avec une idée reçue, selon laquelle, les logements sociaux ne devraient être réservés qu’aux plus démunis, aux exclus de la société, aux travailleurs pauvres et aux populations les plus fragiles.
De part la loi, le logement
social a pour fonction de loger à un prix modéré tous ceux qui ne peuvent y
parvenir par le simple jeu du marché. C’est d’ailleurs pourquoi les plafonds de
ressources prévus par la loi permettent à 64% de la population à y prétendre.
Dans l’esprit de la législation, le parc HLM s’adresse donc à une population
modeste, mais pas exclusivement à sa composante la plus pauvre. Les employés et
les ouvriers représentent la moitié des résidents (respectivement 25% et 24%),
les retraités 26%, les professions intermédiaires, infirmières, instituteurs,
professeurs 12% et les 13% autres se répartissent entre cadres, professions
intellectuelles supérieures (5%) et résidents sans activité (7%). Pour de
nombreux ménages, et pas seulement parmi les plus démunis le logement social
est un logement pérenne. Il doit rester un outil de progrès social et de
sécurité. Ne pas en finir avec ces idées reçues c’est prendre le contre-pied de
toutes les affirmations sur la « mixité sociale ». N’est-ce pas ce qui a
conduit les communistes à s’opposer au surloyer ?
L’idéologie du «
tous propriétaires » est une bêtise. Il ne faut pas opposer location et
accession à la propriété. Il est grand temps d’en finir avec l’idée, savamment
entretenue et selon laquelle le logement social ne serait que celui des «
pauvres », conduisant à des « ghettos ». Être locataire, c’est une façon
moderne d’habiter, à condition d’avoir un loyer abordable. Elle offre plus de
souplesse, de liberté, de mobilité. Il convient de progresser vers la
construction d’un secteur locatif fort, indépendant des intérêts privés
lucratifs et donc publics, dans lequel les locataires sont protégés par leurs
droits et par une réelle gestion démocratique de leur habitat.
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