Projet d'Aménagement et de Développement Durable : Intervention de Brigitte Moranne au Conseil municipal !
Ce soir, il nous est demandé de
prendre acte des échanges lors du débat sur les orientations du Projet
d'Aménagement et de Développement Durable organisé dans le cadre de
l'élaboration du Plan Local d'Urbanisme Intercommunal d'Est Ensemble et sur la
base des documents annexés à la présente délibération.
Ainsi la généralisation des Plan Local d'Urbanisme Intercommunal s'accélère avec le transfert de la compétence PLU depuis le 1er janvier 2016,
pour les communautés de communes et d'agglomération. C'est pourquoi il nous est
demandé de "prendre acte du débat à travers la présentation d'un document"
afin d'être conforme à la réglementation telle qu'elle est inscrite dans la loi
NOtre.
Ainsi, la voie a été ouverte à la
disparition programmée des collectivités territoriales de proximité, par l'évaporation
progressive de leurs compétences et leur asphyxie budgétaire mettant à mal
l'engagement citoyen. Alors que l'avenir d'une ville ne peut se concevoir sans
un projet porté et partagé par ses habitants.
Mais revenons au Plan d'Aménagement et de Développement Durable, il veut exprimer
une volonté forte de disposer d'un outil, à travers le Plan Local d'Urbanisme Intercommunal privilégiant
plusieurs objectifs auxquels nous adhérons :
- Privilégier un développement à
l'intérieur de l'enveloppe urbaine en préservant les espaces naturels
- Permettre la maîtrise du
développement urbain et son accompagnement par un bon niveau d'équipements au
sens large du terme (transports, équipements publics et privés, espaces
verts...) En partant de l'objectif inscrit dans le contrat de Développement Territorial
(Soit 2800 logements par an pour
Est Ensemble)
Cependant, il est très difficile
d'avoir une vision sur plusieurs années même si les sujets sont intéressants. La
Loi Elan n'étant pas favorable à la mise en application de ces choix
politiques.
Sur la qualité architecturale, plusieurs fois citées comme
objectif, il faut rappeler que la loi Elan détruit les outils de qualité
architecturale.
Elle supprime l'obligation des
concours d'architecture pour les bailleurs sociaux. C'est catastrophique pour
le cadre de vie. Et même lorsque les architectes sont maître d’œuvre d’un
projet, face à la puissance des promoteurs, leur cahier des charges est
difficilement respecté.
- Valoriser le patrimoine existant et l'histoire des territoires
Là encore, la vente du patrimoine
est favorisée par la loi Elan, puisqu'elle vise la vente de 40000 logements
sociaux par an. La réduction des APL a entraîné un manque de moyens financiers
pour les bailleurs sociaux. Pour compenser cette perte, elle incite les
bailleurs sociaux à vendre 1% de leur parc pour pouvoir financer des travaux de
rénovation et l'entretien courant. Parallèlement à cela, la vente du patrimoine risque
d'entraîner une précarisation économique des ménages acquéreurs et la
recrudescence d'un nombre préoccupant de copropriétés en difficultés.
- Nous remarquons aussi plusieurs
contradictions entre les objectifs cités dans le PADD et la politique
d'aménagement du territoire sur notre commune :
Sur la maîtrise du développement urbain, notre ville n'est en rien
protégée de l'appétit des promoteurs. Vous avez fait le choix de ne rien
empêcher. La densification excessive, l'absence d’intégration des conséquences
de ce développement en termes d'espaces et d'équipements publics. S'ajoute à
cela le manque de maintien de tissu économique.
A ce propos, nous avons appris
récemment que l’entreprise FAREVA, située au 111 avenue Gaston Roussel à
ROMAINVILLE allait arrêter ses activités au 31/12/2019.
Quelle action pouvons- nous mener
pour sauver les emplois de ses 52 salariés ?
- Sur la valorisation du patrimoine existant, l'intervention citoyenne et
la co-construction
Je citerai l'exemple de l'ANRU GAGARINE. Le renouvellement urbain doit-il passer nécessairement par la
démolition de logements sociaux ?
Pourquoi n'a-t-il pas été proposé
aux habitants un projet permettant d'augmenter et d'actualiser les bénéfices de
l'existant ? Il y a des architectes qui se battent depuis plus de 20 ans
contre les démolitions. (Je citerai Anne
Lacaton et Jean-Philippe Vassal)
Ils ont d'ailleurs démontré avec
la tour Bois-le Prêtre (Paris 17è) que l'architecture des années 60-80 offrait
beaucoup de potentiel et que la transformation de l'existant coûte bien moins
cher qu'une démolition-reconstruction. Votre choix a été de vendre des terrains
appartenant à l'Office de l'Habitat aux promoteurs alors que le choix des
habitants aurait certainement été autre mais là encore le manque de concertation a plongé les habitants de ce
quartier dans le plus grand désarroi comme l'ont exprimé dans un courrier à
Gérard Cosme et Stéphane Troussel, les locataires du bâtiment B.
Ce soir, nous prenons donc acte
de la présentation du Projet d’Aménagement et de Développement Durable.
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