Convention entre la ville de Romainville et l'Hôpital intercommunal : "Intervention de Brigitte Moranne au Conseil municipal
CONVENTION ENTRE LA VILLE DE
ROMAINVILLE ET LE CENTRE HOSPITALIER INTERCOMMUNAL « ANDRE GREGOIRE »
INTERVENTION DE BRIGITTE MORANNE
AU CONSEIL MUNICIPAL DU 07/11/2018
GROUPE
« ROMAINVILLE-ENSEMBLE »
Avant de délibérer sur ce point,
je souhaiterais rappeler le contexte actuel dans lequel se trouve le centre
hospitalier « André Grégoire ».
Comme vous le savez, depuis le 1er
Juillet 2016, le CHI est regroupé avec deux autres établissements du 93 :
Aulnay et Montfermeil. Ce regroupement avait été imposé aux directions et aux
communautés hospitalières par décision autoritaire et financière.
Alors, ces derniers mois ont été
marqués par une crise au niveau de la gouvernance du GHT.
Aujourd’hui, le « résultat
des courses » est la nomination d’une direction commune et une vacance
d’équipe de direction à Montreuil.
Cette situation invisible est
pourtant porteuse de tous les dangers, laissant ainsi les mains libres à l’ARS
de trancher dans le vif pour faire des économies.
De plus, l’hôpital de Montreuil
subit toujours une situation financière très difficile, le rendant ainsi très
fragile.
Alors même si, comme vous l’avez
annoncé dans le mensuel d’informations municipales, le CHI, et c’est une bonne
chose a procédé à des travaux au sein du Bloc Opératoire et a ouvert en Avril
dernier une nouvelle unité de chirurgie ambulatoire, les difficultés de
recrutements de personnels spécialisés notamment chez les infirmières diplômées
de Bloc Opératoire et celles en anesthésie ne permettent pas de faire
fonctionner de manière optimale les Blocs opératoires et imposent aussi aux
personnels en poste d’effectuer un nombre conséquent d’heures supplémentaires.
Quant à l’ambulatoire, si nous
nous félicitons que les patients soient accueillis dans une nouvelle unité, il
ne faut pas oublier que le virage ambulatoire est avant tout imposé aux
hôpitaux et permettra de fermer un grand nombre de lits.
Ainsi le Plan Régional de Santé
2018/2022 révèle par exemple que 30% des lits installés pourraient disparaitre
alors que tout le monde s’accorde sur ce diagnostic : une partie de plus
en plus importante de la population a des difficultés d’accès aux soins et que
notre département manque cruellement de lits et places puis de structures
spécialisées.
Mais conjointement à cette
situation, des médecins ont « joué le jeu » de travailler à un «
projet Médical partagé », un véritable projet de Santé ayant la volonté de
répondre aux besoins du bassin de population, respectant la proximité et
l’amélioration de l’existant et se déclinant ainsi :
-
Préserver la proximité avec la garantie de prise en
charge de première intention.
-
Renforcer les activités de cancérologie, de gériatrie,
de pédiatrie, de diabétologie pour répondre aux besoins d’une population en
pleine croissance.
-
Mettre en place une vraie coopération organisée avec la
médecine ambulatoire afin d’assurer une véritable continuité des soins.
-
Travailler en étroite collaboration avec les centres de
santé, notamment pour la prévention des consultations avancées comme la
cardiologie.
Autant de propositions qui
exigent des équipes en nombre suffisant, formées, des investissements et des
programmes de recherche qui ne sont malheureusement pas à l’ordre du jour du
gouvernement et de l’ARS.
En effet, le projet de loi de
financement de la sécurité sociale 2019, qui vient d’être adopté en 1ère
lecture à l’assemblée prévoit un nouveau coup de rabot sur les dépenses de
santé.
Le gouvernement poursuit son
œuvre de destruction de notre système de santé tout en annonçant la fin du
déficit du régime général, il fixe royalement un objectif national de dépenses
d’assurance maladie à 2,5%, alors qu’il faudrait au minimum 4,5% pour financer
les dépenses de santé qui progressent naturellement sous l’effet du
vieillissement et du progrès technique.
C’est donc une nouvelle ponction de
3,8 Milliards d’économies supplémentaires sur les dépenses de santé que le
gouvernement entérine et malgré les déclarations de la Ministre, les hôpitaux
publics restent les sinistrés de ce PLFSS avec 910 millions d’économies, au nom
de la structuration de l’offre de soins et du tout ambulatoire. Le gouvernement
étudie un nouveau plan d’austérité de 1,2 Millions d’euros prélevé cette fois
sur la manne salariale des personnels pour la période 2018/2022.
En conclusion, nous nous
prononçons « pour » la nouvelle convention avec le CHI
permettant au CMS d’accueillir une Oto - Rhino –Laryngologue de l’hôpital pour
y effectuer des consultations, comme nous avions soutenu en 2016, celle signée
avec le service de cardiologie.
Autant nous restons opposés au
GHT, autant nous soutenons les propositions médicales qui peuvent être une
avancée pour la santé de la population.
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