« Serein, serein… », L’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !
« Blanquer
aborde la rentrée l’esprit serein », titrait il y a moins de deux mois un
grand quotidien. Pour le ministre de l’Éducation nationale, lui-même considéré
comme un premier de la classe de la Macronie, l’année 2018 serait celle de « la
poursuite de la consolidation » et celle qui allait changer « la vie
des professeurs ». Sauf qu’il a eu visiblement du mal à convaincre les
enseignants que moins, cela faisait plus.
2650
suppressions de postes alors qu’on attend 40 000 élèves de plus. C’était
hier, le motif essentiel de la mobilisation, à l’appel de l’ensemble des
syndicats concernés, conscients de plus qu’il ne s’agit là que d’une première
intention. 50 000 postes de fonctionnaires seraient supprimés d’ici la fin
du quinquennat. Quand l’éducation nationale représente la moitié des effectifs,
on imagine sans mal le résultat au tableau noir. On touche là aux limites de ce
que le nombre de commentateurs appellent complaisamment ma pédagogie.
Curieusement,
les enseignants comme l’ensemble des Français, comme ceux qui ont interpellé le
président lors de son errance mémorielle, ont quelque mal à comprendre que c’est
pour leur bien qu’on ampute leurs retraites, qu’on taxe les carburants pour qu’ils
respirent mieux demain ou à la Saint-Glinglin et qu’on supprime des postes pour
qu’ils puissent mieux enseigner. Autant dire à un amputé qu’il marchera mieux
avec une jambe en moins.
Mais
la journée d’hier, comme cette qui s’annonce samedi contre la hausse des
carburants vont au-delà même des revendications posées et de la colère. Elles viennent
démasquer la stratégie adoptée jusqu’alors par Emmanuel Macron se posant comme
le champion du progressisme contre les populistes. Ce ne sont pas des
populistes qui étaient hier en grève mais bien des enseignants soucieux de ce
grand service public, cet acquis du progrès qu’est l’éducation nationale, et de
l’avenir de la jeunesse d’aujourd’hui.
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