Adresse de locataires du bâtiment B à la Cité Gagarine, à messieurs les présidents d'Est-Ensemble et de Seine-Saint-Denis Habitat !
NOUS PUBLIONS LE COURRIER ADRESSE PAR DES LOCATAIRES DU BÂTIMENT B DE LA CITE GAGARINE A MONSIEUR, GERARD COSME, PRESIDENT D'EST-ENSEMBLE ET MONSIEUR STEPHANE TROUSSEL, PRESIDENT DE SEINE-SAINT-DENIS-HABITAT.
Monsieur le Président,
En effet depuis des années nous
sommes confrontés à des « non-dits », des « peut-être que », et à des
affirmations qui sont contradictoires entre elles, et qui créent des situations
anxiogènes au sein de nos familles, et de nous tous entre voisins.
Depuis des années nous demandons les
comptes rendus des réunions du Conseil Citoyen, et nous n’avons jamais eu le
moindre de ces comptes rendus !!!
Nos questions sont pourtant
simples, élémentaires et vitales et nous avons besoin maintenant d’informations,
de réponses écrites, de garanties :
-
Dans
quelle rue de Romainville, les habitants du bâtiment B seront relogés ?
-
Le
montant du loyer, loyer par m², sera-t-il identique, à combien par m² ?
-
Le
chauffage sera-t-il compris dans les charges ?
-
Le montant
des charges sera-t-il identique, coût au m² ?
-
Aurons-nous
toujours une place de parking gratuite ?
-
Quelle
sera la surface du nouvel appartement pour 1,2,3,4,5,6,7 et plus,
occupants ?
-
A quelle
date serons-nous relogés ?
-
Mais
avant toutes ces questions, il y a même la question de fond à laquelle nous
sommes également dépourvus de toute explication : « Pourquoi et qu’est
ce qui peut justifier ces démolitions alors qu’aucun locataire ne le
demandait ? »
- La future
station de métro sera-t-elle à la même distance de nos nouveaux
logements que la distance avec nos logements actuels ?
Sur la démolition du bâtiment B,
plusieurs versions ont été données, l’une nous dit que nous serons relogés rue
Vassou, une autre nous dit que nous serons « dispatchés » comme des
paquets sur le périmètre du 93 de Seine Denis Habitat... Qui dit que nous ne partirons jamais d’ici ? Le projet de
destruction du bâtiment est-il d’ailleurs toujours en cours ?
Dans cette longue attente, nous
les locataires, nous ne pouvons plus prévoir des travaux d’entretien ou
embellissement de nos logements, du fait que nous ne savons pas si nos investissements
s’inscrivent dans la durée. Les conséquences sont visibles et nos appartements
se dégradent ainsi que les espaces
communs.
Cette dégradation INVOLONTAIRE sera
peut-être un argument pour justifier
notre départ ?
Les années passent et nous ne
savons pas de quoi sera fait demain, à quoi ressemblera notre environnement, si
nous serons les victimes de cette ré-urbanisation du grand Paris et que nous
devrons laisser notre quartier au bénéfice de ces quelques personnes qui ont
bien de la chance à pouvoir acheter un logement.
En effet, il y a des locataires,
donc des êtres humains, des citoyens, des habitants de la cité, qui vivent ici
depuis 50 ans et qui se sont réjouis de voir l’arrivée du métro. Mais après
cinquante années, maintenant que le métro arrive, il serait question de les
déloger ? Nos questions sont légitimes.
En revanche, il est vrai qu’il y
a eu des aides pour favoriser l’achat immobilier, mais ça ne concerne qu’une petite et infime partie
des habitants romainvillois.
Nous avons le sentiment d’être
dans une nébuleuse et le manque de dialogue ne fait qu’aggraver la situation et
le sentiment de déconsidération que nous ressentons. Ce sentiment se manifeste
aussi par l’installation de panneaux métalliques sur le sol même de la
propriété HLM qui touchent quasiment notre bâtiment. Cela « a
permis » de supprimer des places de stationnement avec les problèmes que
l’on peut imaginer. Et le sentiment est le même avec la moquette en faux gazon
posée sur un passage pour rejoindre la rue de Paris. Ailleurs, dans d’autres
quartiers aurait-on seulement imaginé de le faire ?
Il s’agit de nos appartements, de
nos vies familiales, de notre entourage, de notre vivre en collectivité, de nos
différences qui font de cette cité une grande richesse culturelle. Voilà, le
non-respect à l’extérieur (barrière, moquette, suppression de place de
parking,…), le non entretien à l’intérieur (problème de chauffage, pas
d’embellissement individuel car « on va partir ») peuvent nous
laisser penser que cela est fait pour nous inciter à nous dégoûter de chez
nous.
Certains d’entre nous ont personnellement
approché des membres du Conseil Citoyen et lorsque nous leur avons posé la
question concernant la remise des comptes rendus des réunions, ils nous ont répondu
qu’il n’y avait pas de compte rendu et quand bien même s’ils existaient, le
Conseil Citoyen n’avait pas les moyens de se payer des photocopies pour faire
la distribution aux locataires …
Cependant nous savons qu’un week-end à
Barcelone a été organisé pour « former et informer » notre conseil
citoyen sur les nouvelles constructions urbaines. Il est difficilement pensable
qu’il y ait du budget pour des week-end à Barcelone (d’autres ont entendu parlé
d’un week-end également dans un pays du nord) et pas de budget pour distribuer
des photocopies d’un compte rendu de réunion dans nos boites aux lettres !
Avec cela, le silence
assourdissant de certains membres du conseil citoyen ne doit pas nous laisser
imaginer un bénéfice pour des intérêts personnels. Nous voulons imaginer encore
pour le moment que les manquements de ce conseil citoyen s’inscrivent surtout
sur l’amateurisme et un manque de moyens réel mis à leur disposition.
Nous avons vraiment le sentiment
profond d’un mépris de nos élus, décisionnaires, et consultants, face aux
locataires de ce bâtiment, qui donneront le coup d’envoi à la réhabilitation de
notre quartier.
Nous tous, que nous soyons pour
la démolition de notre bâtiment B ou bien, que nous soyons contre cette
démolition, nous partageons tous le même sentiment d’abandon ; et ce
silence est inconcevable pour les citoyens que nous sommes, et nous empêchent
d’organiser, prévoir notre vie (lieu de travail, lieu de l’école des enfants,
vie de quartier -voisins, commerçants,
marchés-,…) !!!
Ce qui nous unit, nous, le groupe
de locataires à l’origine de cette lettre ?
Franchise, honnêteté, respect et transparence
Ce sont les trois revendications
que nous portons devant vous M. le Président. Nous revendiquons les
fondamentaux d’un dialogue dans le respect, pour construire ensemble un avenir
qui puisse satisfaire toutes les parties, locataires et décisionnaires.
Nous vous demandons de bien
vouloir nous recevoir (en petite délégation) afin de pouvoir vous exprimer nos inquiétudes
et qu’enfin nous puissions recevoir des informations concrètes et honnêtes
concernant notre avenir.
Nous les habitants de Gagarine,
nous voulons rester des Romainvillois,
Nous restons en attente d’une
proposition de date pour une rencontre, et nous sommes joignables par courriel
à l’adresse ggrroma@gmail.com (ou par téléphone au 06.29.69.78.24)
Veuillez accepter M. Le
Président, nos salutations distinguées,
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