« Remède démocratique », l’éditorial de Maud Vergnol dans l’Humanité de ce jour !
Les élections
municipales auront bien lieu. Au cœur de la panique générale, le pouvoir aurait
songé, jeudi, à les repousser. Alors que sous le masque du coronavirus s’ouvre
une page inédite de l’histoire de la mondialisation, la peur risque de détourner
des bureaux de vote nombre d’électeurs, déstabilisant un peu plus une
démocratie déjà fébrile. Pourtant, si l’exécutif a pris le décision de ne pas
reporter le premier tour, il faut considérer qu’il n’est pas plus dangereux, en
prenant les précautions d’usage, d’aller glisser un bulletin dans l’urne que d’acheter
une baguette. D’autant que l’enjeu est de taille : élire des majorités
municipales qui décideront de nos vies quotidiennes pour les six prochaines
années. Les Français savent que l’échelle de la commune est déterminante, lieu
de contre-pouvoir où s’inventent des alternatives au capitalisme roi. De la
gratuité des transports aux maisons de santé, en passant par la culture, le
logement ou l’écologie…nombre d’idées innovantes portées par des municipalités
de gauche ont frayé leur chemin jusqu’à s’imposer sur la scène nationale. Ces expériences-là
sont le meilleur antidote au fatalisme.
Les municipales
de dimanche sont d’autant plus décisives que la crise sanitaire, et maintenant
financière, révèle de manière dramatique les folies du capitalisme mondialisé. Elle
claque comme un désaveu cinglant de tous les choix opérés par le pouvoir
macroniste. Austérité, casse de l’hôpital public, financiarisation de l’économie…Face
au défi sanitaire, le gouvernement est obligé de manœuvrer en recul. Emmanuel Macron a salué jeudi soir
ces « héros en blouse blanche » que son gouvernement cherche à
affaiblir. « Sauver des vies quoi qu’il en coûte », a – t – il affirmé. Les personnels hospitaliers mobilisés
depuis près d’un an sauront le lui rappeler.
Des trémolos
dans la voix, il a joué le refrain de « l’union sacrée », alors que
sa politique détruit chaque jour les solidarités nationales. Un sévère revers
électoral pour l’exécutif permettrait de peser sur la suite du quinquennat. Tout,
pousse à remiser les politiques néolibérales qui ont fait la démonstration de
leur échec. Cette conscience que l’intérêt collectif doit primer sur le profit
de quelques-uns grandit. Elle peut s’exprimer massivement dimanche dans l’isoloir.
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