Réforme Delevoye / Macron : âge de départ ou niveau de retraite, il faudra choisir !
C'est le seul enseignement des annonces
gouvernementales du jour.
Alors que la population française a soif
de clarté sur le niveau des pensions par rapport au salaire de fin de carrière
et sur l'âge de départ avec une pension viable, le gouvernement entretient
l'opacité, voire en ajoute avec des simulations en trompe l'œil.
C'est une rupture historique sans
précédent : avant la pension était conçue pour représenter à un âge
déterminé, un pourcentage clairement affiché du salaire de fin de carrière.
L'objectif historique était donc de garantir à chacun au minimum 75 % du
salaire de fin de carrière pour une carrière complète.
Cet objectif est abandonné. Et pour
cause !
La réforme impose « une règle
d'or » : « le poids des recettes du système sera maintenu
constant » : ce qui revient à bloquer définitivement les ressources
affectées au financement des retraites à ce qu'elles sont aujourd'hui (14% du
PIB) alors que dans les prochaines décennies le nombre de retraité-e-s va
s'accroître de près de 30 %.
Conclusion, les pensions vont plonger
pour tout le monde, celles d'aujourd'hui comme celles de demain, car les
redistributions promises s'opéreront entre les travailleurs puisque les revenus
du capital sont encore une fois sanctuarisés.
Pire, le déploiement de fonds de pension
à la française intégrés à la réforme va accroître la financiarisation des
entreprises et la destruction d'emploi pour financer les actionnaires desdits
fonds : les travailleurs devront choisir entre leur emploi ou le
financement de leur fonds de pension. Absurde !
La réforme proposée ne pourra que
soulever un vent de colère car elle ajoute à l'opacité ambiante en faisant de
la pension, une vulgaire variable d'ajustement.
Pour autant, le PCF considère que le
statu quo n'est pas possible car le système actuel ne répond plus aux attentes
citoyennes. Déstabilisé par les attaques successives essuyées depuis le début
des années 1990, rendu plus inégalitaire, cloisonné, non démocratique, ce
système est de moins en moins lisible par les citoyens.
Les communistes proposent une réforme de
progrès social, pour un nouvel âge du système de retraites. Ce qui a été
possible dans un pays ruiné, à la Libération, sous l'impulsion d'Ambroise
Croizat, appelle un renouveau social et démocratique auquel nous convions tous
les citoyens.
Pour le rétablissement d'un droit à
retraite dès 60 ans avec au minimum 75 % du dernier salaire, et un minimum de
pension égal au SMIC net, les possibilités de financement existent.
Le PCF appelle à la création du plus
large front unitaire, pour mettre le gouvernent en échec tout en portant devant
le pays un projet alternatif fort. Les organisations progressistes doivent très
rapidement converger dans une grande campagne nationale. C'est l'objectif
que le PCF se fixe avec des initiatives dès son université d'été de la fin août
et lors de la prochaine fête de l'Humanité.
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