« Perdant-perdant », l’éditorial de Patrick Apel-Muller dans l’Humanité de ce jour !
Un mois
vient tout juste de s’écouler depuis les élections européennes que M.M Juncker
et Macron sortent du bois. Le premier a signé l’accord transatlantique UE-
Mercosur et le second, qui faisait mine de s’y opposer, a jugé que ce texte
allait dans la bonne direction. Le quart des échanges mondiaux est ici
concerné, 18 000 milliards d’euros, qui seraient livrés à une concurrence
furieuse, à un « commerce cannibale » selon la formule de la
Confédération paysanne. Notre agriculture, et en premier lieu notre élevage,
verrait déferler des milliers de tonnes de viande aux hormones vendues à bas
prix. Nos paysans n’y résisteraient pas…Nos estomacs non plus.
Les Brésiliens,
Argentins, Uruguayens et Paraguayens ne seraient pas mieux lotis, soumis à l’irruption
des groupes multinationaux, notamment du bâtiment et des travaux publics. C’est
un accord perdant-perdant pour les peuples et gagnant-gagnant pour les
financiers qui comptent pour rien la déforestation brésilienne, les droits de l’homme
piétinés par Bolsonaro et la crise argentine pour peu que de juteux profits
soient accumulés par l’extrême fortune.
D’autres
épisodes de cette mondialisation dévastatrice sont en préparation. Quoiqu’il ne
soit pas encore ratifié, le Ceta est déjà appliqué et l’accord UE-Canada
menace. À chaque fois les droits sociaux seraient, avec l’environnement les
premières victimes de ce Monopoly géant.
Pourtant,
si la Commission européenne te le président français se sont engagés pour
imposer ce traité UE-Mercosur, il peut encore être mis en échec. Il ne sera
validé que si les 28 parlements européens le ratifient. La pression de l’opinion
sur les élus peut les conduire à un refus et au triomphe de la raison. Même au
sein d’En marche, les dents grincent. Emmanuel Macron et le sinistre Bolsonaro
peuvent perdre ce bras de fer.
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