« Le roi est nu », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de demain mercredi !
Dans le conte d’Andersen, « Les habits neufs de l’empereur », ce dernier, qui aime parader dans ses plus beaux atours fait confiance à deux marchands qui lui promettent une tenue extraordinaire. Personne ne la voit mais personne n’ose le dire jusqu'à ce qu’un enfant s’exclame «Le roi est nu ». On y pensait hier en entendant ces propos de Greta Thunberg à l’Assemblée, répondant aux sarcasmes de certains élus et responsables politiques: « Nous sommes devenus les méchants qui devons dire aux gens des choses pas faciles, parce que personne ne veut le faire ou n’ose».
C’est cela que clame, avec sa force tranquille
et il faut bien le dire une véritable intelligence en actes la jeune fille
venue du Nord. Vous ne voulez pas voir, vous ne voulez pas savoir, vous ne
faites pas assez, vous ne faites rien et nous enfants d’aujourd’hui ne voulons
pas mourir sur une planète qui meurt. Le message est-il excessif, est t’-il
comme l’a dit un député Les républicains, celui d’un gourou apocalyptique en
culottes courtes? Non, c’est le cri d’une génération au nom de la jeunesse du
monde. Non, car on le sait. Si rien n’est fait dans les prochaines années, dans
les deux ou trois décennies qui arrivent, il sera sans doute trop tard.
L’économie et la science seront impuissantes pour arrêter le réchauffement. On
pourrait appliquer au réel et à notre présent, la métaphore de Nietzsche: « Le
désert croît. Malheur à celui qui recèle un désert».
Mais il n’y avait pas hier à l’Assemblée, que
l’écho des sarcasmes des uns. Il y avait aussi le grand bal des hypocrites, des
faux-cul, des menteurs cyniques ou des imbéciles inconscients. La grande farce
tragique de ceux qui à midi applaudissaient la jeune fille et qui, dans les
heures qui suivaient, ont validé le Ceta.
Dans le conte d’Andersen, l’empereur a entendu le cri de l’enfant mais continue à marcher comme si de rien n’était. « Il se redressa encore plus fièrement et les chambellans continuèrent à porter le manteau de cour qui n’existait pas». Nous ne sommes pas dans un conte. Les habits neufs de l’Empereur sont ceux du président.
Dans le conte d’Andersen, l’empereur a entendu le cri de l’enfant mais continue à marcher comme si de rien n’était. « Il se redressa encore plus fièrement et les chambellans continuèrent à porter le manteau de cour qui n’existait pas». Nous ne sommes pas dans un conte. Les habits neufs de l’Empereur sont ceux du président.
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