RÉFÉRENDUM ADP. LA BARRE DES 10 % DE SIGNATURES EST FRANCHIE
Le Conseil
constitutionnel a annoncé hier que 480 300 noms ont été enregistrés sur les
4,7 millions exigées.
Ce sont « 480 300 soutiens (qui) ont été enregistrés sur le site Internet
du ministère de l’Intérieur dédié à (la) procédure » ouverte par 248 parlementaires
de toute l’opposition, hors RN, contre la privatisation des Aéroports de Paris
(ADP), a annoncé hier le Conseil constitutionnel. Soit un peu plus de 10 %
des 4 717 396 signatures nécessaires pour ouvrir la voie à un référendum
d’initiative partagée (RIP). Pour recueillir assez de soutiens dans le délai
imparti de 9 mois, le recueil doit suivre un rythme de 17 000 signatures
quotidiennes jusqu’au 12 mars 2020. Pour l’heure, 26 683 ont été
enregistrées chaque jour en moyenne.
Depuis l’ouverture de la procédure, le 13 juin, de très nombreuses
critiques quant à l’accessibilité du site ou aux conditions faites aux 2 000
communes censées participer à la collecte se font entendre. « Les réclamations
dont le Conseil constitutionnel a été saisi à ce jour portent dans une très
grande proportion sur le fonctionnement du site Internet dédié », a reconnu
celui-ci, hier. Et de temporiser aussitôt en arguant de la mise en ligne « d’un
tutoriel, d’une “foire aux questions’’, d’une carte interactive des points d’accès
proposés dans des mairies et consulats », et de précisions apportées sur les
informations à mentionner dans le formulaire. Du côté de la place Beauvau, on
« assume », assure le secrétaire général adjoint du ministère, Alain Espinasse,
au Monde. « Entre ergonomie et sécurité, on avait des arbitrages à faire »,
justifie-t-il.
« Beaucoup renoncent
parce que c’est trop compliqué »
« Des sites nécessitant autant de sécurité, comme pour les cartes
d’identité ou les passeports, sont beaucoup plus faciles d’accès. Là, beaucoup
renoncent parce que c’est trop compliqué », réplique le député PCF Stéphane
Peu, qui a demandé la semaine dernière à Christophe Castaner le cahier des
charges du site. Avec ses collègues des autres groupes parlementaires, il
sollicite également une nouvelle rencontre au ministère, qui pourrait avoir
lieu cette semaine.
Le délai entre deux
annonces du nombre de signataires est également considéré par beaucoup de
soutiens au RIP comme un défaut de transparence et un obstacle à la mobilisation.
Alors que le ministère a fait fermer l’un des compteurs militants, les sages de
la rue de Montpensier n’ont cure, eux non plus, des multiples demandes d’un
décompte plus régulier, hebdomadaire, voire quotidien : « Le prochain
communiqué sur le recueil des soutiens interviendra normalement fin juillet. »
Julia Hamlaoui
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