« L’égalité pour une humanité réconciliée », l’éditorial de Patrick Appel-Muller dans l’Humanité de ce jour !
« Le
jour où l’égalité parfaite sera proclamée, ce sera une fameuse brèche dans la
bêtise humaine », écrivait Louise Michel. Le mur du sexisme subit les plus
vifs coups de boutoirs de son histoire, mais certains s’affairent à le
consolider. Ici, on use du béton des mots, celui qui fait glisser
insidieusement le 8 mars « d’une journée de lutte pour les droits des
femmes » à « la journée de la femme », comme il en existe une du
pop-corn, de la marmotte ou des start-up. Là, c’est l’enduit qui, de confusions
en manipulations, assimile le harcèlement à la drague, le refus au puritanisme,
et la revendication du respect à la haine de l’autre sexe. Les parpaings
accompagnent trop souvent la loi, comme ces ordonnances sur le Code du travail
qui vont fragiliser la place des femmes dans l’entreprise. Des milliardaires
aussi offrent des briques fanatiques anti-avortement pour qu’ils emprisonnent
le choix d’être mère ou non ou de l’être quand on le veut.
Pourtant,
dans un panorama mondial où l’humanité fléchit trop souvent sous les
régressions, le mouvement des femmes met à l’ordre du jour l’émancipation pour
tous. Le travail, les pouvoirs, les relations entre sexes et genres, la parité
dans les responsabilités…les champs sont immenses et pour certains à peine
explorés.
En choisissant
de consacrer entièrement ce numéro au combat des femmes pour bousculer ce
monde, l’Humanité ne cède pas à un geste annuel de courtoisie. Elle se sent
pleinement de cet élan. Notre journal l’accompagne, le porte, l’alimente dès qu’il
le peut. L’égalité, ici entre hommes et femmes, est la valeur porteuse d’avenir.
Elle est la condition d’une humanité réconciliée.
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