Conseil municipal : « Intervention de Brigitte MORANNE sur le rapport : Égalité Femmes-Hommes »
INTERVENTION DE BRIGITTE MORANNE
AU CONSEIL MUNICIPAL DU 28 MARS 2018 SUR LE RAPPORT EGALITE FEMMES-HOMMES.
GROUPE
« FRONT DE GAUCHE- ROMAINVILLE ENSEMBLE »
Le 08 Mars 2018 aura été porté
par une vague protestataire d’ampleur mondiale contre les violences faites aux
femmes.
Comment articuler ce mouvement
social aux enjeux de libération des individus au travail ?
En France, face à la mobilisation
et l’unité syndicale autour d’une plateforme revendicative au titre clair
« Pour l’égalité, nous voulons des actes ». Emmanuel Macron a été
contraint de rompre avec les discours sans lendemain et de reprendre une
revendication de longue date : la mise en place d’une obligation de
résultat en matière d’égalité salariale, assortie à des sanctions.
Mais rien n’est gagné, car à ce
jour, aucun engagement n’a été pris pour contraindre le développement du temps
de travail partiel imposé. Et aucune promesse n’a été faite pour favoriser la
mixité des recrutements, ni lutter
contre les conditions de travail dégradées et les risques psychosociaux qui
frappent aussi les postes à dominante féminine.
Comment se prétendre président de
la cause des femmes quand on veut supprimer 120 000 postes de
fonctionnaires occupés principalement par des femmes et vecteurs de leur
émancipation des tâches ménagères. (Santé, éducation, personnes âgées
dépendantes) ?
Comment vouloir supprimer les
inégalités salariales tout en mettant en place la rémunération au mérite des
fonctionnaires ?
C’est dans ce contexte que vous
nous présentez le rapport annuel égalité Femmes Hommes 2018 conformément à la
loi du 04 Août 2014.
Alors quelle est la situation sur
notre ville ?
S’agissant
de la répartition des ressources humaines :
Les femmes sont particulièrement
bien représentées dans l’encadrement. Ainsi, on compte 61,9% de femmes dans la
catégorie A mais avec une légère baisse par rapport au 31/12/2016 dont le taux
s’élevait à 63,9%.
En catégorie B, qui correspond aux emplois intermédiaires, la
répartition est à peu près équitable entre les hommes et les femmes avec tout
de même un peu plus de représentation chez les femmes. 57,5% contre 42,5% chez
les hommes. Avec des disparités selon les filières, 100% en médico-social, 0%
en filière sportive.
En catégorie C, qui est la plus
nombreuse puisqu’elle représente 384 agents sur 518, les femmes sont
surreprésentées et notamment dans le secteur médico-social à 100%( dans
cette filière les seuls hommes occupent des
postes de médecin), les 30 ATSEM sont des femmes.
Nous retrouvons bien l’existence
de représentations stéréotypées de certains postes.
Des métiers aux vertus dites
féminines et aux conditions de travail difficiles.
Je regrette d’ailleurs qu’à aucun
moment dans ce rapport soit évoqué le rôle important que jouent ces personnels
auprès des populations fragiles et le peu de reconnaissance qui leur est
apportée. Sujet d’actualité depuis l’appel des professionnels des EPHAD.
C’est pourquoi, je souhaite aborder
ce soir la situation des aides à domicile travaillant pour notre commune. Une
équipe à majorité féminine puisque sur 19, 18 sont des femmes.
Je pense qu’elles méritent que
l’on apporte une attention particulière à leurs conditions de travail. Elles
ont fait le choix de garder leurs 30 congés annuels. Elles travaillent sur une
base de 35 heures hebdomadaires mais avec une annualisation du temps de travail
imposée. Elles travaillent en repos variables, assurent les week-ends et sont
parfois amenées à effectuer des semaines de 42 heures.
Leur Planning et leurs conditions
de travail peuvent expliquer un taux d’absentéisme supérieur à celui d’autres
secteurs d’activité.
S’agissant
des carrières :
La part des agents ayant
bénéficié d’une promotion interne semble être égale pour les hommes et les
femmes puisqu’en 2017, il y a eu 11 femmes ayant bénéficié d’un avancement de
grade pour 11 hommes. Mais si on tient compte de la proportion d’employés entre
les femmes et les hommes, elle est plutôt
favorable aux hommes sous réserve de la proportion de femmes et d’hommes
qui remplissaient les conditions pour un avancement de grade.
S’agissant
du temps partiel
Le temps partiel est souvent un
indicateur dans la répartition des charges domestiques et de l’éducation des
enfants. De ce côté, les mentalités ont du mal à changer, même si il existe une
légère évolution puisque sur 30 agents
bénéficiant d’un temps partiel 6 sont des hommes.
S’agissant
des salaires
Nous notons
des salaires en moyenne plus élevés chez les hommes que chez les femmes.
S’agissant
des formations,
Proportionnellement, les femmes ont bénéficié de plus de formation
mais les hommes de formations plus longues.
En conclusion, malgré les statuts
de la fonction publique, nous constatons
que les postes les moins bien rémunérés sont occupés par une majorité de femmes
et que l’orientation professionnelle reste souvent dictée par les stéréotypes.
Dans votre rapport, vous citez
aussi toutes les mesures prises sur la ville, soit pour appliquer le cadre règlementaire
dans le cadre de l’égalité Femme- Hommes, soit pour la promouvoir.
Nous ne pouvons que les
approuver, cependant beaucoup de
services et prestations sont financés essentiellement par le département (RSA, Planning
familial, petite enfance…)
Qu’en adviendra t-il alors si les
départements disparaissent ?
Brigitte
MORANNE
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