La lettre de Patrick Le Hyaric
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Qu'on nous montre des images du travail des cheminots ! Qu'on nous montre
leur fiche de paie ! Qu'on nous montre leur vie quotidienne ! Il y a de beaux reportages à
faire.
On a envie de leur crier « calmez-vous ». Oui, calmez-vous M.
Darmanin, spécialisé dans le retournement de veste, qui a pu dire que la SNCF
coutait 340 euros à chaque français. Le Rapport Spinetta dit 200 euros. Il
faut vous mettre d'accord sur votre niveau de tromperie... De surenchère en
surenchère, ce monsieur Truchot, journaliste qui officie aux Grandes gueules de
RMC, est arrivé à trouver que ça coûtait 1000 euros. Qui dit mieux ?
C'est une bêtise crasse. On dépense plus d'argent pour les routes que pour le réseau ferré. Mais allons plus loin ! L'éducation nationale « coûte » à peu près 990 euros pour chacun de nous. Il faudrait donc fermer les écoles ou les privatiser ? Idem pour la santé. Par contre pourquoi ne nous parle-t-on jamais des crédits CICE aux grandes entreprises qui avoisinent les 20 milliards d'euros sans contrepartie pour l'emploi. C'est en vérité l'idée même de service public qu'ils attaquent.
Et cet argument selon lequel l'ouverture à la concurrence oblige à détruire
le statut des cheminots est faux. Pour avoir combattu les quatre « paquets
ferroviaires » au Parlement européen, je dois dire que nous avons empêché la
mise en cause du droit social. A force de bataille, le texte final du 4ème
paquet ferroviaire ne comporte aucune disposition permettant de revenir sur les
droits des cheminots. Mais partout, c'est le contraire qui est affirmé.
Pourtant il est précisé que lors du transfert de personnels, les droits sont conservés. Ainsi dans le considérant 14 du texte est écrit ceci : « lorsque les Etats membres exigent que le personnel recruté par l'opérateur précédent soit transféré au nouvel opérateur de service public retenu, ce personnel devrait se voir octroyer les droits dont il aurait bénéficié s'il y avait eu un transfert au sens de la directive 2001/23/CE du Conseil. Les Etats membres devraient être libres d'adopter de telles dispositions. »
L'article 8 précise : « la présente directive ne porte pas atteinte au droit des Etats membres d'appliquer ou d'introduire des dispositions législatives, réglementaires et administratives plus favorables aux travailleurs ou de favoriser ou de permettre des conventions collectives ou des accords conclus entre partenaires sociaux plus favorables aux travailleurs ».
On le voit, ce n'est pas la directive européenne qui oblige à détruire le statut mais la volonté macroniste d'abaisser partout les droits sociaux.
Face à cette inouïe campagne de désinformation, il convient de passer à la contre-offensive politique et idéologique. C'est dans ces moments sans doute que nous goutons la chance de disposer de L'Humanité et de L'Humanité Dimanche.
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