« Des fausses nouvelles sur les rails », Patrick Appel-Muller !
Chaque
réforme libérale est précédée d’un même tapis des bombes propagandistes. Ici,
un institut de sondage complaisant tord une question pour obtenir la réponse
attendue. Là, les journalistes souples d’échine focalisent le débat de l’avenir
de la SNCF sur le statut des cheminots. Ailleurs, Marine Le Pen prône doctement
la suppression d’une prime de charbon des roulants qui n’existe plus depuis
longtemps. Parfois, de bons apôtres en font trop, comme ce François de Closets
qui accuse de prendre en otage les voyageurs un syndicaliste cheminot qui, lui,
a réchappé à une vraie prise d’otage…au Bataclan. Les mots ressassés en
anathèmes finissent par se débattre !
Parlons
donc de ce fameux statut des agents de la SNCF, et d’abord en démontant cinq
mensonges répétés à son sujet. Il est avant tout une garantie pour les usagers
de bénéficier d’une disponibilité et même d’un dévouement, parfois entravé par
les suppressions d’effectifs, qui finissent fi, par exemple aujourd’hui, des
aléas climatiques. Le statut ne permet pas à ses bénéficiaires de rouler sur l’or,
tant s’en faut et n’empêche pas les bénéfices de la société d’être multipliés
par 2,3 en 2017. Il n’est pour rien dans les problèmes du rail français, qui
sont à chercher dans le transfert sur la SNCF des dettes générées par les choix
de l’État, par les politiques qui privilégient les cars plutôt que le
ferroviaire, par des budgets compressés jusqu’à mettre en cause des missions.
Qui veut
tuer le service public choisit d’abord d’en dégrader le fonctionnement. C’est à
quoi se sont attelés les gouvernements successifs. Les gouvernants d’aujourd’hui
veulent lui porter le coup de grâce afin d’en offrir les dépouilles à des
transporteurs qui rêvent de réaliser sur le dos des voyageurs le grand jackpot
que leurs amis ont touché dans la privatisation des autoroutes. Emmanuel Macron
va notamment jouer le fauve vorace dans le conte « Pierre et le loup »,
donné devant les enfants de l’Élysée. Il devrait se rappeler que c’est une
histoire qui se termine mal pour les gros appétits.
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