LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

vendredi 30 mars 2018

« La bataille du rail », l’éditorial de Michel Guilloux dans l’Humanité de ce jour !



Le roi n’est pas encore nu. Cependant, il est toujours piquant de relever le changement ‘attitude de gens de pouvoir. Quand la suffisance laisse subitement place à la fébrilité. Quand tombe le masque de la rhétorique à vide et qu’apparaît le vrai visage de l’autoritarisme. Si peu habitués à rencontrer de vraie contradiction, de leurs bureaux aux micros qu’on leur tend, que cette perte de moyens signe un moment de vérité. Les cheminots ne sont appelés à faire grève qua mardi et mercredi prochains que déjà les coups fusent, de cadres obligés de remplacer de futurs grévistes à de la main-d’œuvre appelée de l’étranger pour la maintenance…Et jusqu’à vouloir imposer aux grévistes les formes de leur lutte, avec une préférence pour le bâillon, à coups de retenues salariales arbitraires ! La mobilisation du 22 mars, quoi qu’en aient dit les journaux de milliardaires, a montré la détermination cheminote ainsi que la solidarité européenne du secteur.

Ce qui est sur la table est un refus étayé sur des analyses et des contre-propositions à la casse du service public ferroviaire et pour sa modernisation. Laurent Brun, pour la CGT, le rappelait encore jeudi : les syndicats ont été reçus à trois échelons différents, jusqu’à Matignon, sans être aucunement écoutés ni entendus. La ministre des transports, répétant en boucle qu’ « il ne s’agit pas de privatiser » la SNCF, ne sait que faire le coup de Sarkozy et Raffarin de l’été 2004, pour faire passer le même changement de statut d’EDF  et GDF. Or, chacun peut mesurer ce qu’il en est aujourd’hui de l’immense gâchis des ressources publiques livrées aux appétits financiers – et qui nourrit la mise en mouvement de ce côté – là.

Dans la bataille du rail public qui s’engage, aux côtés des mobilisations internes à la SNCF, le front de l’opinion n’est pas le moindre. Mais sur ce terrain – là aussi, les salariés et leurs organisations ont des idées neuves et déjà quelques expériences. Tout comme les partis et élus de gauche qui ne resteront pas à quai. Un vaste débat démocratique est à l’ordre du jour. Le refus gouvernemental de négocier pour les trois mois à venir ainsi annoncé en creux est donc, peut-être, un peu, disons…prématuré ?

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