« La montée des périls nationalistes », l’éditorial de Bruno Odent dans l’Humanité de ce jour !
Ces hommes
rendent le monde dangereux. Qu’ils s’appellent Vladimir Poutine, quand il en
fait l’axe de sa campagne pour être réélu dimanche à la présidence de la
Fédération de Russie, ou Donald Trump, quand il décide d’une hausse « historique »
des dépenses militaires ou nomme un faucon au département d’État ?les
nationalismes des deux chefs de guerre se confortent mutuellement. Au Moyen-Orient,
leur bras de fer en coulisse contribue à enfoncer la Syrie martyre.
À
Moscou comme à Washington, ils sont une drogue dure destinée à faire oublier l’exacerbation
des souffrances populaires. Un stupéfiant poison qui alimente un infernal
engrenage : Trump relance l’utilisation de l’arme nucléaire qu’il veut « miniaturiser »
pour en « normaliser » l’usage sur le champ de bataille. Poutine réplique
devant la Douma, en glorifiant les prouesses du secteur militaro-industriel
russe, comme ce missile de croisière « doté, clame-t-il, d’une charge
explosive nucléaire, avec un rayon d’action pratiquement illimité ».
Ambiance.
Ces surenchères
tournent le dos aux intérêts de l’humanité. L’Europe devrait avoir une réponse
à hauteur de la paix plutôt que détourner les yeux de l’invasion du Rojava
kurde par les troupes d’Erdogan, plutôt que de suivre l’oncle Donald sur le
sentier de la guerre en Ukraine ou encore d’obéir à ses injonctions quand il demande à Angéla
Merkel et à Emmanuel Macron de participer eux-mêmes à la course aux armements
en augmentant fortement leurs dépenses militaires dans l’Otan. La guerre qu’elle
reste « froide » ou non, est un gouffre. Elle dilapide des ressources
colossales alors même que le monde aurait tant besoin d’investir pour sa
survie, dans le développement social, l’éducation et la protection du climat. Les
progressistes, ces vrais dissidents des États-Unis comme de Russie, savent que
l’émancipation des peuples ne peut passer que par la défaite, à terme des
tribuns nationalistes.
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