Pour LaREM, tous les coups sont permis à l’Assemblée !
La Macronie s’est moquée des députés hostiles à la réforme des retraites, en plus de disqualifier des amendements de fond.
Dans l’esprit des députés LaREM, l’élection de 2017 leur donne le droit de tout faire sans rien écouter pendant cinq ans. Cela s’est encore vu hier, à l’Assemblée, où ils ont manifesté leur mépris à l’égard des Français, et leur dégoût devant une opposition qui combat la réforme des retraites et a déposé 22 000 amendements. « Le peuple ne leur a pas donné mandat pour bloquer le pays ! », « C’est de l’obstruction parlementaire ! », « C’est du déni de démocratie ! » répètent-ils en chœur, outrés d’avoir des contradicteurs. « Discuter, amender et aboutir au retrait d’une loi lorsqu’elle est mauvaise, c’est le rôle des députés. Tout comme c’est le nôtre de faire entrer la colère populaire au Parlement », leur a répondu l’élu PCF Sébastien Jumel.
« DANGEREUSE DÉRIVE »
Reste que la présidence de l’Assemblée a trouvé un nouveau moyen de faire accélérer les débats, en brandissant la Constitution. L’article 40 stipule que les amendements « ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge publique ». Des amendements portant sur l’âge d’équilibre ont, sous ce prétexte, été, « balayés d’emblée, alors que l’on touche là au cœur de la réforme et au montant des pensions. Tout est fait pour nous empêcher de discuter du fond du projet en dévoilant ses dangers », s’est indigné Pierre Dharréville. « L’article 40 est appliqué de façon de plus en plus stricte. Il faut vraiment arrêter cette dérive dangereuse », s’alarme également le député Mathieu Orphelin, qui a quitté la majorité, il y a un an.
« BRUTALITÉ INOUÏE »
Cet article est brandi alors même que l’exécutif veut faire adopter un texte à trous, qui sera rempli par ses soins plus tard, sans rien savoir des futurs résultats d’une conférence dédiée…au financement. « Ces gens sont d’une brutalité inouïe. Ils n’en ont rien à fiche des Français, de l’avis du Conseil d’État, des syndicats, des manifestants, des députés à qui ils imposent une étude d’impact insincère, à lire dans des délais délirants, fustige le député Alexis Corbière. Telle est la politique et les méthodes que défendent les candidats de la majorité présidentielle, qui se cachent, à Romainville, derrière la liste « Romainville Unie ». Nous sommes prévenus !
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