LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

samedi 15 février 2020

Échéance municipale à Romainville : Ce que je voulais vous dire ! Les 15 et 22 mars, Le printemps s’annonce plein de promesses » ! (Robert Clément)



Les 15 et 22 mars, les citoyens de notre ville voteront pour élire… leur cinquième Maire… en 85 ans. Une longue, très longue période, au cours de laquelle, j’aurais, pour ma part, assumé celui de premier magistrat, durant 18 années. Avec le recul et la sagesse  qui accompagnent souvent un « âge respectable », je lis, je vais et viens, je navigue sur la toile pour « découvrir » les idées des « candidats qui aspirent à devenir ce… fameux cinquième Maire de Romainville ». Il n’est nullement dans mes intentions de remettre en cause le droit de chacun d’entre eux, à assouvir cette ambition et de sombrer à leur égard dans un irrespect et une intolérance qui m’ont toujours été étrangers. Pour autant je revendique le droit à la critique, à l’exigence de clarté et de transparence. L’essentiel d’une vie, la mienne, c’est de ne pas quitter des yeux l’essentiel que mes rêves et mes combats ont gravé en moi. C’est la raison pour laquelle, je m’autorise à donner mon point de vue sur la prochaine échéance municipale. Avec un regard attentif et  toujours engagé.

Durant ces 85 années, les « quatre Maires », en auront « pris pour leur grade », en auront vu « de toutes les couleurs ». C’est ainsi ! Et pourquoi faudrait-il s’en offusquer. Dans tout bilan, il y a les ombres et les lumières. Les miennes, je les assume. Je l’avais dit, lorsque j’avais volontairement, laissé la place : « La tradition veut que l’on ne retienne que les aspects positifs de celle, de celui, qui se ‘’retire’’. J’ai sur ce point, un avis plus nuancé, plus objectif. Je n’oublie évidemment pas la formidable aventure humaine qui fut la mienne, riches de rencontres, de luttes, de satisfactions, de grands succès collectifs. Non je n’oublie pas, mais avec le recul du temps, il y a aussi, les regrets, les déceptions, auxquels il faut penser sans amertume, mais avec humilité et lucidité ». 

Ces dernières années, j’ai été critique sur la gestion qui a été celle de la majorité municipale, particulièrement sur les politiques d’aménagement et d’urbanisme, sans ligne directrice, sans vision. Les promoteurs immobiliers auront  réussi, à leur gré, à défigurer, la ville que nous appelions, hier, notre « village ». C’est le cas également sur la vie démocratique et le service public local, avec le « peu » de considération à l’égard au personnel communal. Est-ce à dire qu’il faille rejeter « le bébé avec l’eau du bain », et ne pas avoir l’honnêteté de reconnaître le positif d’un bilan ? Certes non, et cela vaut pour les 85 années au cours desquelles Romainville s’est construite, à des époques et dans des conditions bien différentes.

Oui, dans des conditions différentes. Je le dis, avec la sécheresse, qui m’est parfois reprochée. Je n’ai jamais accepté la manière, souvent caricaturale, dont on a dénigré les logements construits après la guerre, dans les années 60-70. Priorité des priorités, il fallait donner un toit à des milliers de familles qui sortaient des taudis et des bidonvilles. Du jour au lendemain, des femmes, des hommes, leurs enfants, ont trouvé la chaleur sur laquelle pouvait se refermer portes et fenêtres qui jointaient. Et de l’eau. Miracle, il suffisait de tourner un robinet pour qu’elle coule dans l’évier ou le bac à douche. Pas de seaux à traîner. On quittait « l’allée des roses », là où se trouve l’Autoroute A3, pour aller s’installer à la cité Marcel Cachin. Et les enfants n’arrêtaient pas de prendre des douches. C’était la fête de l’eau ! Et puis, pourquoi faudrait-il taire le courage et l’abnégation qu’ont dû faire preuve les élu-e-s d’alors, avec les habitants pour faire valoir, auprès de pouvoirs publics, leurs droits à la dignité. Je crois d’ailleurs que ce qui était vrai hier, ne l’est pas moins aujourd’hui. Les conquêtes sont toujours à mettre au bénéfice de l’intervention résolue et consciente des citoyen-ne-s.

Bien évidemment, les temps ont changé. Les exigences du « mieux-vivre » sont devenues autres. Il a fallu prendre en compte les aspirations et les besoins nouveaux. Mais, on « déconstruit » des logements par centaines, alors que d’autres solutions urbanistiques existent, plus intelligentes, moins angoissantes pour les résidents.  Et, à voir les multiples projets, sortis de terre comme des champignons, est-on certains d’avoir tiré les bonnes leçons de cette époque, en matière d’habitat et d’urbanisme ? Pas si sûr. Des ensembles, les uns sur les autres, sans espaces verts, sans jeux pour les enfants ! Çà, au moins, çà existait dans ceux « d’hier ». Je peux en témoigner. Les enfants de ces nouvelles constructions viennent se divertir sur l’espace de la Cité ORADOUR. Ils y sont les bienvenus. Comme quoi !

« Assumer », c’est ce mot qui me vient à l’esprit lorsque je « consulte » les multiples déclarations des « candidats à la succession ». « Assumer », d’avoir été, depuis 2007, premier adjoint au maire, et donc être comptable d’un bilan. « Assumer » le bétonnage de la ville et la disparition des espaces publics. « Assumer » les graves manquements en matière de démocratie et le non-respect des droits de l’opposition municipale. Disant cela, je souhaite que Philippe GUGLIELMI, qui conduit la liste « Romainville Unie » ne voie dans ce propos, aucune atteinte à sa personne. Cependant j’ai toujours pensé qu’une campagne électorale a un impérieux besoin d’échanges, projet contre, projet. Comment peut-il se dérouler en toute clarté, si toutes les cartes sont biaisées ? Si nous ne parlons pas bilan et propositions ? Le débat démocratique a tout à y gagner.

Prenons la question de l’aménagement. Suffit-il de dire qu’il convient « de marquer une pause dans les constructions et de ramener la production de logements à 12% ? Qu’en est-il de toutes les opérations lancées aux quatre coins de la ville, du logement social que la majorité municipale n’a eu de cesse de dénigrer, conduisant de nombreuses familles à quitter notre ville, le cœur gros ? Le projet d’aménagement du quartier des Ormes, n’en est qu’à ses prémices. Quant au quartier Gagarine, c’est tout simplement la poursuite du programme qui nous est proposé. Alors, faut-t-il prolonger une densification échevelée, ou au contraire tenir compte de l’opinion des habitants, en sortant de cette course effrénée vers une ville de 30 000 habitants ? Pour ma part, Je me retrouve davantage dans la proposition de la liste citoyenne, de rassemblement à gauche et écologiste, « ROMAINVILLE À VIVRE », à savoir que « Tous les chantiers en cours soient remis à plat, afin de corriger, de modifier tout ce qui peut l’être encore, que le droit au logement pour tous, et donc aussi du logement social soit un véritable engagement. » Sur de telles questions, comment pourrait-on évoquer un « dépassement des clivages », alors que deux conceptions s’opposent ?

J’en conviens aisément, je répudie également « les postures et les discours d’intention ». C’est pourquoi, je considère qu’il ne suffit pas d’aligner des mots, fussent-ils « humains, solidaires, généreux et durables » pour faire UNITÉ. Même si j’estime que ce que fut la gauche hier, ne sera pas ce qu’elle sera demain, le clivage gauche-droite n’a pas pour autant disparu, loin s’en faut. Il n’est qu’à voir le « ni droite, ni gauche » d’Emmanuel Macron. Toutes ses réformes sont marquées du sceau de la droite, comme en témoigne celle des retraites, qui continue d’être rejetée par une majorité de nos concitoyens. Que dire de ce vote odieux, des députés de la République en marche contre le congé porté de 5 à 12 jours pour le deuil d’un enfant. On les voie aujourd’hui se livrer à de sombres rétropédalages, mais leur vote leur colle à la peau ! Tout l’indique donc, le président de la République ne peut compter que sur la droite pour assurer sa popularité.

On peut, donc,  aligner, la main sur le cœur, toutes les promesses du monde, elles viendront se heurter aux choix de la politique nationale. Ainsi, Lors du dernier Conseil municipal, un vœu a été approuvé par tous ses membres. Que pointait-il ? Le désengagement de l’État en matière de transports en Île-de-France. Demain quel serait le comportement des représentants du Parti présidentiel qui figurent sur la liste « Romainville Unie » ?

Suffit-il d’évoquer l’accès à la santé, lorsque nous avons sur notre territoire un hôpital qui souffre d’une politique d’austérité ? Peut-on évacuer, en matière de sécurité, toute référence à la police nationale, aux inégalités criantes qui continuent d’exister en Seine-Saint-Denis et donc dans notre circonscription, tant en moyens humains que matériels ? Peut-on rester silencieux sur les finances locales, alors que le gouvernement met les collectivités territoriales au régime sec ? Alors que la question de l’argent et de sa réorientation vers des politiques publiques se trouve être au cœur du débat sur la réforme des retraites et des moyens accordés aux collectivités locales ? Peut-on sérieusement parler d’écologie et faire le silence sur les renoncements du gouvernement, que l’on tente d’occulter derrière diverses opérations de communication ?

Sur ce registre, il est utile, je crois, de jeter un œil dans le rétroviseur. Que nous disait le Parti socialiste, à la veille de l’échéance municipale de 2008 : « Ces élections offriront aussi l’occasion de sanctionner les manquements dont l’État UMP se rend coupable. À une droite mondaine et brutale, nous entendons opposer une gauche rénovée, lucide, ouverte, portant une conception exigeante de la politique… » Cette qualification, j’en conviens, était profondément juste. En 2014, sous le quinquennat Hollande, c’était davantage, le silence qui prévalait…Et en 2020, les élections municipales seraient étrangères à la politique. Les choix à opérer ne dépasseraient pas nos murs ! Ce rappel n’a, de mon point de vue, rien d’irrespectueux, ni d’inconvenant. Il fait partie d’un débat politique contradictoire, propre à toute campagne électorale.

« Au bout de mon âge », comme l’écrit Aragon, je reste attaché aux valeurs, qui toujours, ont été les miennes. Il n’y a pas de grandeur là où il n’y a pas de vérité, dit-on. Oui mais la vérité est l’arme de l’impertinent et le mensonge restera celle du conquérant. Essayons donc de communiquer pour exister et tendre la main à celles, à ceux qui, dans le désarroi, s’accrochent à un souffle de vie, d’une voix, à un toit… Ne craignons pas de brandir les banderoles de l’injustice ! Les jalons que nous alignerons sur la route de la vie représentent la mémoire du temps et guideront, nos enfants à se repérer dans l’héritage culturel que nous leur confions.

Celles et ceux qui auront eu le courage de me lire jusqu’au bout, ne seront donc pas surpris de mon choix, en faveur de la liste de rassemblement à gauche et écologiste : « ROMAINVILLE À VIVRE » conduite par Vincent PRUVOST et Sofia DAUVERGNE, en seconde position. Une liste qui n’avance pas masquée, qui associe citoyens engagés, militants associatifs et politiques. Elles, ils, proposent : Une commune solidaire contre les politiques libérales, une rupture avec les choix mis en œuvre ces deux dernières décennies.

L’aménagement et l’urbanisme, l’écologie, les gratuités, l’aide et le soutien aux plus fragiles, l’accès à la santé, la prise en compte de la sécurité des personnes et des biens, les services publics, l’emploi, la situation des de femmes et des familles monoparentales, les seniors et le vieillissement, les enjeux du numérique comme la mobilité ou le logement et, bien sûr, l’enjeu démocratique, marquent leur projet, autour de six axes de propositions pour une ville à vivre, solidaire et écologiste : « AGIR, HABITER, RESPIRER, TRAVAILLER, GRANDIR, S’ÉPANOUIR À ROMAINVILLE ». C’est de ce côté que se trouve le changement et le renouvellement.

CEPENDANT, JE SOUHAITE DANS CE PROPOS ME PROJETER AU-DELÀ DU 15 MARS. NOUS CONNAISSONS MAINTENANT LA CONFIGURATION DU PREMIER TOUR. C’EST DONC, LE 22 MARS QUE L’ESSENTIEL SE JOUERA. TOUTES LES FORCES CITOYENNES, ÉCOLOGISTES, TOUTES CELLES ET TOUS CEUX ATTACHÉ-E-S AUX VALEURS D’UNE GAUCHE QUI S’ASSUME, QUI S’OPPOSENT AUX GRAVES DÉRIVES CLIENTÉLISTES, QUI REFUSENT DE VOIR ROMAINVILLE DEVENIR UN DOCILE RELAIS DE LA POLITIQUE RÉGRESSIVE DU GOUVERNEMENT MACRON, DOIVENT IMPÉRATIVEMENT SE RASSEMBLER AFIN D’OUVRIR UNE PERSPECTIVE VICTORIEUSE. POUR MA PART, FIDÈLE AUX ENGAGEMENTS QUI ONT MARQUÉ MA LONGUE VIE DE MILITANT ET D’ÉLU COMMUNISTE, JE RÉPONDRAI PRÉSENT POUR Y APPORTER MODESTEMENT, MA PIERRE. 

Une page va se tourner, dans une ville chère à notre cœur. Tournons-là, et choisissons la bonne, pour l’écrire. Et puis, en forme de conclusion, paraphrasons Jean FERRAT, dont le 10e anniversaire de sa disparition, aura lieu le 13 mars, deux jours avant le premier tour du scrutin municipal : « Le printemps sera beau, je l’affirme et je signe ! »



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