Échéance municipale à Romainville : Ce que je voulais vous dire ! Les 15 et 22 mars, Le printemps s’annonce plein de promesses » ! (Robert Clément)
Les
15 et 22 mars, les citoyens de notre ville voteront pour élire… leur cinquième
Maire… en 85 ans. Une longue, très longue période, au cours de laquelle,
j’aurais, pour ma part, assumé celui de premier magistrat, durant 18 années.
Avec le recul et la sagesse qui
accompagnent souvent un « âge respectable », je lis, je vais et
viens, je navigue sur la toile pour « découvrir » les idées des
« candidats qui aspirent à devenir ce… fameux cinquième Maire de
Romainville ». Il n’est nullement dans mes intentions de remettre en cause
le droit de chacun d’entre eux, à assouvir cette ambition et de sombrer à leur
égard dans un irrespect et une intolérance qui m’ont toujours été étrangers.
Pour autant je revendique le droit à la critique, à l’exigence de clarté et de
transparence. L’essentiel d’une vie, la mienne, c’est de ne pas quitter des
yeux l’essentiel que mes rêves et mes combats ont gravé en moi. C’est la raison
pour laquelle, je m’autorise à donner mon point de vue sur la prochaine
échéance municipale. Avec un regard attentif et
toujours engagé.
Durant
ces 85 années, les « quatre Maires », en auront « pris pour leur
grade », en auront vu « de toutes les couleurs ». C’est
ainsi ! Et pourquoi faudrait-il s’en offusquer. Dans tout bilan, il y a
les ombres et les lumières. Les miennes, je les assume. Je l’avais dit, lorsque
j’avais volontairement, laissé la place : « La tradition veut
que l’on ne retienne que les aspects positifs de celle, de celui, qui se
‘’retire’’. J’ai sur ce point, un avis plus nuancé, plus objectif. Je n’oublie
évidemment pas la formidable aventure humaine qui fut la mienne, riches de
rencontres, de luttes, de satisfactions, de grands succès collectifs. Non je
n’oublie pas, mais avec le recul du temps, il y a aussi, les regrets, les
déceptions, auxquels il faut penser sans amertume, mais avec humilité et
lucidité ».
Ces
dernières années, j’ai été critique sur la gestion qui a été celle de la
majorité municipale, particulièrement sur les politiques d’aménagement et
d’urbanisme, sans ligne directrice, sans vision. Les promoteurs immobiliers
auront réussi, à leur gré, à défigurer,
la ville que nous appelions, hier, notre « village ». C’est le cas
également sur la vie démocratique et le service public local, avec le
« peu » de considération à l’égard au personnel communal. Est-ce à
dire qu’il faille rejeter « le bébé avec l’eau du bain », et ne pas
avoir l’honnêteté de reconnaître le positif d’un bilan ? Certes non, et
cela vaut pour les 85 années au cours desquelles Romainville s’est construite,
à des époques et dans des conditions bien différentes.
Oui,
dans des conditions différentes. Je le dis, avec la sécheresse, qui m’est
parfois reprochée. Je n’ai jamais accepté la manière, souvent caricaturale,
dont on a dénigré les logements construits après la guerre, dans les années
60-70. Priorité des priorités, il fallait donner un toit à des milliers de
familles qui sortaient des taudis et des bidonvilles. Du jour au lendemain, des
femmes, des hommes, leurs enfants, ont trouvé la chaleur sur laquelle pouvait
se refermer portes et fenêtres qui jointaient. Et de l’eau. Miracle, il
suffisait de tourner un robinet pour qu’elle coule dans l’évier ou le bac à
douche. Pas de seaux à traîner. On quittait « l’allée des roses », là
où se trouve l’Autoroute A3, pour aller s’installer à la cité Marcel Cachin. Et
les enfants n’arrêtaient pas de prendre des douches. C’était la fête de
l’eau ! Et puis, pourquoi faudrait-il taire le courage et l’abnégation
qu’ont dû faire preuve les élu-e-s d’alors, avec les habitants pour faire
valoir, auprès de pouvoirs publics, leurs droits à la dignité. Je crois
d’ailleurs que ce qui était vrai hier, ne l’est pas moins aujourd’hui. Les
conquêtes sont toujours à mettre au bénéfice de l’intervention résolue et
consciente des citoyen-ne-s.
Bien
évidemment, les temps ont changé. Les exigences du « mieux-vivre » sont
devenues autres. Il a fallu prendre en compte les
aspirations et les besoins nouveaux. Mais, on « déconstruit » des
logements par centaines, alors que d’autres solutions urbanistiques existent,
plus intelligentes, moins angoissantes pour les résidents. Et, à voir les multiples projets, sortis de
terre comme des champignons, est-on certains d’avoir tiré les bonnes leçons de
cette époque, en matière d’habitat et d’urbanisme ? Pas si sûr. Des ensembles,
les uns sur les autres, sans espaces verts, sans jeux pour les enfants !
Çà, au moins, çà existait dans ceux « d’hier ». Je peux en témoigner.
Les enfants de ces nouvelles constructions viennent se divertir sur l’espace de
la Cité ORADOUR. Ils y sont les bienvenus. Comme quoi !
« Assumer »,
c’est ce mot qui me vient à l’esprit lorsque je « consulte » les
multiples déclarations des « candidats à la succession ».
« Assumer », d’avoir été, depuis 2007, premier adjoint au maire, et
donc être comptable d’un bilan. « Assumer » le bétonnage de la ville
et la disparition des espaces publics. « Assumer » les graves
manquements en matière de démocratie et le non-respect des droits de
l’opposition municipale. Disant cela, je souhaite que Philippe GUGLIELMI, qui
conduit la liste « Romainville Unie » ne voie dans ce propos, aucune
atteinte à sa personne. Cependant j’ai toujours pensé qu’une campagne
électorale a un impérieux besoin d’échanges, projet contre, projet. Comment
peut-il se dérouler en toute clarté, si toutes les cartes sont biaisées ? Si
nous ne parlons pas bilan et propositions ? Le débat démocratique a tout à
y gagner.
Prenons
la question de l’aménagement. Suffit-il de dire qu’il convient « de
marquer une pause dans les constructions et de ramener la production de
logements à 12% ? Qu’en est-il de toutes les opérations lancées aux quatre
coins de la ville, du logement social que la majorité municipale n’a eu de
cesse de dénigrer, conduisant de nombreuses familles à quitter notre ville, le
cœur gros ? Le projet d’aménagement du quartier des Ormes, n’en est qu’à
ses prémices. Quant au quartier Gagarine, c’est tout simplement la poursuite du
programme qui nous est proposé. Alors, faut-t-il prolonger une densification
échevelée, ou au contraire tenir compte de l’opinion des habitants, en sortant
de cette course effrénée vers une ville de 30 000 habitants ? Pour ma
part, Je me retrouve davantage dans la proposition de la liste citoyenne,
de rassemblement à gauche et écologiste, « ROMAINVILLE À VIVRE », à
savoir que « Tous les chantiers en cours soient remis à plat, afin de
corriger, de modifier tout ce qui peut l’être encore, que le droit au logement
pour tous, et donc aussi du logement social soit un véritable
engagement. » Sur de telles questions, comment pourrait-on évoquer un
« dépassement des clivages », alors que deux conceptions
s’opposent ?
J’en
conviens aisément, je répudie également « les postures et les discours
d’intention ». C’est pourquoi, je considère qu’il ne suffit pas d’aligner
des mots, fussent-ils « humains, solidaires, généreux et durables »
pour faire UNITÉ. Même si j’estime que ce que fut la gauche hier, ne sera pas
ce qu’elle sera demain, le clivage gauche-droite n’a pas pour autant disparu,
loin s’en faut. Il n’est qu’à voir le « ni droite, ni gauche »
d’Emmanuel Macron. Toutes ses réformes sont marquées du sceau de la droite,
comme en témoigne celle des retraites, qui continue d’être rejetée par une
majorité de nos concitoyens. Que dire de ce vote odieux, des députés de la
République en marche contre le congé porté de 5 à 12 jours pour le deuil d’un
enfant. On les voie aujourd’hui se livrer à de sombres rétropédalages, mais
leur vote leur colle à la peau ! Tout l’indique donc, le président de la
République ne peut compter que sur la droite pour assurer sa popularité.
On
peut, donc, aligner, la main sur le
cœur, toutes les promesses du monde, elles viendront se heurter aux choix de la politique nationale. Ainsi, Lors du dernier Conseil municipal, un
vœu a été approuvé par tous ses membres. Que pointait-il ? Le
désengagement de l’État en matière de transports en Île-de-France. Demain quel
serait le comportement des représentants du Parti présidentiel qui figurent sur
la liste « Romainville Unie » ?
Suffit-il
d’évoquer l’accès à la santé, lorsque nous avons sur notre territoire un
hôpital qui souffre d’une politique d’austérité ? Peut-on évacuer, en matière
de sécurité, toute référence à la police nationale, aux inégalités criantes qui
continuent d’exister en Seine-Saint-Denis et donc dans notre circonscription,
tant en moyens humains que matériels ? Peut-on rester silencieux sur les
finances locales, alors que le gouvernement met les collectivités territoriales
au régime sec ? Alors que la question de l’argent et de sa réorientation
vers des politiques publiques se trouve être au cœur du débat sur la réforme
des retraites et des moyens accordés aux collectivités locales ? Peut-on
sérieusement parler d’écologie et faire le silence sur les renoncements du
gouvernement, que l’on tente d’occulter derrière diverses opérations de
communication ?
Sur
ce registre, il est utile, je crois, de jeter un œil dans le rétroviseur. Que
nous disait le Parti socialiste, à la veille de l’échéance municipale de
2008 : « Ces élections offriront aussi l’occasion de sanctionner les
manquements dont l’État UMP se rend coupable. À une droite mondaine et brutale,
nous entendons opposer une gauche rénovée, lucide, ouverte, portant une
conception exigeante de la politique… » Cette qualification, j’en
conviens, était profondément juste. En 2014, sous le quinquennat Hollande,
c’était davantage, le silence qui prévalait…Et en 2020, les élections
municipales seraient étrangères à la politique. Les choix à opérer ne
dépasseraient pas nos murs ! Ce rappel n’a, de mon point de vue, rien
d’irrespectueux, ni d’inconvenant. Il fait partie d’un débat politique
contradictoire, propre à toute campagne électorale.
« Au
bout de mon âge », comme l’écrit Aragon, je reste attaché aux valeurs, qui
toujours, ont été les miennes. Il n’y a pas de grandeur là où il n’y a pas de
vérité, dit-on. Oui mais la vérité est l’arme de l’impertinent et le mensonge
restera celle du conquérant. Essayons donc de communiquer pour exister et
tendre la main à celles, à ceux qui, dans le désarroi, s’accrochent à un
souffle de vie, d’une voix, à un toit… Ne craignons pas de brandir les
banderoles de l’injustice ! Les jalons que nous alignerons sur la route de
la vie représentent la mémoire du temps et guideront, nos enfants à se repérer
dans l’héritage culturel que nous leur confions.
Celles
et ceux qui auront eu le courage de me lire jusqu’au bout, ne seront donc pas
surpris de mon choix, en faveur de la liste de rassemblement à gauche et écologiste :
« ROMAINVILLE À VIVRE » conduite par Vincent PRUVOST et Sofia DAUVERGNE,
en seconde position. Une liste qui n’avance pas masquée, qui associe citoyens
engagés, militants associatifs et politiques. Elles, ils, proposent : Une
commune solidaire contre les politiques libérales, une rupture avec les choix
mis en œuvre ces deux dernières décennies.
L’aménagement
et l’urbanisme, l’écologie, les gratuités, l’aide et le soutien aux plus
fragiles, l’accès à la santé, la prise en compte de la sécurité des personnes
et des biens, les services publics, l’emploi, la situation des de femmes et des
familles monoparentales, les seniors et le vieillissement, les enjeux du
numérique comme la mobilité ou le logement et, bien sûr, l’enjeu démocratique,
marquent leur projet, autour de six axes de propositions pour une ville à vivre,
solidaire et écologiste : « AGIR, HABITER, RESPIRER, TRAVAILLER,
GRANDIR, S’ÉPANOUIR À ROMAINVILLE ». C’est de ce côté que se trouve le
changement et le renouvellement.
CEPENDANT,
JE SOUHAITE DANS CE PROPOS ME PROJETER AU-DELÀ DU 15 MARS. NOUS CONNAISSONS
MAINTENANT LA CONFIGURATION DU PREMIER TOUR. C’EST DONC, LE 22 MARS QUE
L’ESSENTIEL SE JOUERA. TOUTES LES FORCES CITOYENNES, ÉCOLOGISTES, TOUTES CELLES
ET TOUS CEUX ATTACHÉ-E-S AUX VALEURS D’UNE GAUCHE QUI S’ASSUME, QUI S’OPPOSENT
AUX GRAVES DÉRIVES CLIENTÉLISTES, QUI REFUSENT DE VOIR ROMAINVILLE DEVENIR UN
DOCILE RELAIS DE LA POLITIQUE RÉGRESSIVE DU GOUVERNEMENT MACRON, DOIVENT
IMPÉRATIVEMENT SE RASSEMBLER AFIN D’OUVRIR UNE PERSPECTIVE VICTORIEUSE. POUR MA
PART, FIDÈLE AUX ENGAGEMENTS QUI ONT MARQUÉ MA LONGUE VIE DE MILITANT ET D’ÉLU COMMUNISTE,
JE RÉPONDRAI PRÉSENT POUR Y APPORTER MODESTEMENT, MA PIERRE.
Une
page va se tourner, dans une ville chère à notre cœur. Tournons-là, et
choisissons la bonne, pour l’écrire. Et puis, en forme de conclusion,
paraphrasons Jean FERRAT, dont le 10e anniversaire de sa disparition, aura lieu le
13 mars, deux jours avant le premier tour du scrutin municipal : « Le
printemps sera beau, je l’affirme et je signe ! »
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