« L’horreur économique », l’éditorial de Sébastien Crépel dans l’Humanité de ce jour !
Le mal
est fait, et reconnaître une « erreur » le souligne davantage qu’il
ne peut la réparer. Il est si profond et grave que le Président de la
République a dû appeler son propre gouvernement à « faire preuve d’humanité »
pour qu’il daigne revenir en arrière sur son incroyable veto sur le congé de
deuil pour les parents pleurant la perte d’un enfant. Dans quel pays voit-on
cela ? N’est-ce pas la tâche quotidienne assignée à un gouvernement que d’agir
toujours et en toute chose avec humanité ?
Il y
a décidément quelque chose de pourri dans le royaume de la Macronie. On peut s’opposer,
et cela est sain, sur de nombreux sujets entre majorité et opposition. C’est le
signe d’une démocratie vivante, du moment que le droit triomphe à l’écoute de
la volonté majoritaire du pays. Mais il est des instants dans la vie d’une nation
où l’on estime à raison qu’il n’y a pas lieu de se diviser. Contre la
proposition de donner aux parents la possibilité, non de se reconstruire – cela
se compte en années, si tant est que cela soit possible –, mais juste de se
relever, après le choc terrible de la mort d’un enfant, le temps de douze
petites journées contre cinq aujourd’hui, on n’imaginait pas un tel barrage. Pour
tout dire, on n’imaginait rien d’autre qu’un vote unanime, digne et solennel,
de la représentation nationale.
On avait
tort. Tort de ne pas envisager le pire. Le pire, en l’espèce, ce sont les
propos de la ministre du Travail, consignés au Journal officiel de la
République française, et qu’aucun mea culpa n’effacera : « Ce que
vous proposez, c’est un congé payé à 100% par l’entreprise. » Voilà l’unique
raison du rejet de la proposition de loi UDI, pourtant soutenue jusqu’au Medef !
Il y a quart de siècle, Viviane Forrester écrivait un essai au titre précurseur :
l’Horreur économique. La voilà exprimée dans toute sa crudité. Muriel Pénicaud
n’a pas commis d’erreur : c’est sa politique qui est une horreur. À l’heure
de l’examen par le Parlement de la réforme des retraites, tous les masques sont
tombés. Sur ce sujet aussi, il est temps que l’humain l’emporte.
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