LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mercredi 12 février 2020

« C’est pas lui », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !



Feu sur le quartier général. Emmanuel Macron, dont on ne saurait oublier qu’il a écrit un livre appelé Révolution, excusez du peu, a dû vaguement se souvenir des mots de Mao lançant la désastreuse révolution culturelle. Hier, il appelait, à l’issue de la conférence nationale sur le handicap, les électeurs à « bousculer » les candidats aux municipales. J’ai le droit d’être moi-même le lanceur d’alerte sur ce sujet (…), c’est parfois plus efficace que de faire des lois que les citoyens se saisissent sur ce sujet. » C’est surtout plus commode quand chacun peut faire le constat que les promesses de campagne du candidat n’engageaient que le président.

Mais l’impudence d’Emmanuel Macron est sans frein : « Notre société montre aujourd’hui combien, quand elle se mobilise, elle sait faire bouger le législateur, le gouvernement, le président de la République »…On sait donc ce qu’il faut faire avec la prétendue réforme des retraites. Continuer, amplifier le mouvement. Démontrer comment les textes qui vont être âprement discutés à l’Assemblée sont une véritable usine à gaz à spirale négative et une architecture en trompe-l’œil. Se mobiliser pour un référendum.

Mais le président semble avoir trouvé une sorte de martingale infantile pour se dédouaner de ses responsabilités et des résultats de sa propre politique. C’est pas moi, c’est les autres. S’il y a des chômeurs, c’est qu’ils ne sont pas capables de traverser la rue. S’il n’y a pas suffisamment de solutions apportées face au handicap c’est parce que les élus ne bougent pas. Si la majorité parlementaire se fait tacler par l’opinion parce qu’elle a voté contre l’allongement du congé pour deuil parental, c’est parce qu’elle manque d’humanité. Cela, quitte à tenter comme hier soir une opération de câlinothérapie à l’usage de députés pris pour des enfants à qui l’on donne des bonbons. Ces mêmes députés qui sont « la cheville ouvrière de notre action », selon une secrétaire d’État, « les soldats de base », selon des termes utilisés à l’Élysée. Pas étonnant que certains aient eu l’impression, l’expression n’est pas de nous, « qu’on les prenait pour des cons ». De là à en redemander en zélés gardes rouges !

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