« C’est pas lui », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !
Feu sur
le quartier général. Emmanuel Macron, dont on ne saurait oublier qu’il a écrit
un livre appelé Révolution, excusez du peu, a dû vaguement se souvenir des mots
de Mao lançant la désastreuse révolution culturelle. Hier, il appelait, à l’issue
de la conférence nationale sur le handicap, les électeurs à « bousculer »
les candidats aux municipales. J’ai le droit d’être moi-même le lanceur d’alerte
sur ce sujet (…), c’est parfois plus efficace que de faire des lois que les
citoyens se saisissent sur ce sujet. » C’est surtout plus commode quand
chacun peut faire le constat que les promesses de campagne du candidat n’engageaient
que le président.
Mais
l’impudence d’Emmanuel Macron est sans frein : « Notre société montre
aujourd’hui combien, quand elle se mobilise, elle sait faire bouger le
législateur, le gouvernement, le président de la République »…On sait donc
ce qu’il faut faire avec la prétendue réforme des retraites. Continuer,
amplifier le mouvement. Démontrer comment les textes qui vont être âprement
discutés à l’Assemblée sont une véritable usine à gaz à spirale négative et une
architecture en trompe-l’œil. Se mobiliser pour un référendum.
Mais
le président semble avoir trouvé une sorte de martingale infantile pour se dédouaner
de ses responsabilités et des résultats de sa propre politique. C’est pas moi,
c’est les autres. S’il y a des chômeurs, c’est qu’ils ne sont pas capables de
traverser la rue. S’il n’y a pas suffisamment de solutions apportées face au
handicap c’est parce que les élus ne bougent pas. Si la majorité parlementaire
se fait tacler par l’opinion parce qu’elle a voté contre l’allongement du congé
pour deuil parental, c’est parce qu’elle manque d’humanité. Cela, quitte à
tenter comme hier soir une opération de câlinothérapie à l’usage de députés
pris pour des enfants à qui l’on donne des bonbons. Ces mêmes députés qui sont « la
cheville ouvrière de notre action », selon une secrétaire d’État, « les
soldats de base », selon des termes utilisés à l’Élysée. Pas étonnant
que certains aient eu l’impression, l’expression n’est pas de nous, « qu’on
les prenait pour des cons ». De là à en redemander en zélés gardes rouges !
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