« Orwellien », l’éditorial de Cathy Dos Santos dans l’Humanité de ce jour !
Julian
Assange est en danger. Traqué, confiné à l’isolement, espionné par la CIA, l’arbitraire
qui frappe le journaliste australien ne connaît pas de fin. Le 24 février, la
persécution politique dont il est victime pourrait se solder par une honteuse extradition
aux États-Unis, où il serait jugé par la « cour d’espionnage ». Il
encourt une peine de 175 ans de prison.
Il n’est
ni un espion ni un malfrat. Il ne s’est rendu coupable d’aucune atrocité,
malgré les efforts déployés par Washington, Stockholm et Londres pour faire
croire le contraire. Alors, que reproche – t – on au fondateur de WikiLeaks ?
Son « service de renseignements du peuple » a diffusé des
informations d’État secrètes, dévoilant au grand jour les exactions de l’armée
étas-unienne en Irak et en Afghanistan,
les paradis fiscaux, le fric détourné par des dictateurs. Quant aux milliers de
câbles diplomatiques mis en ligne, ils ont donné la mesure du système orwellien
d’écoute de l’administration américaine…
« Assange
a indiqué que les pays ne sont plus aujourd’hui intéressés par la
confidentialité légitime mais par la suppression d’informations importantes sur
la corruption et les crimes », observe Nils Melzer, rapporteur spécial de
l’ONU sur la torture. Est-ce là un crime ? Les poursuites judiciaires
engagées hier en Suède, et aujourd’hui en Grande-Bretagne, participent de la
conspiration transfrontalière visant à salir Julian Assange. À travers lui, il
s’agit de mettre au pas les journalistes qui oseraient révéler les sombres
affaires des puissants. Le sort de notre confrère est étroitement lié à la
liberté d’informer.
L’Humanité
participe de l’élan international qui refuse son extradition ; nous
exigeons sa libération. C’est une question d’intérêt général. Les citoyens ont
droit à des informations exactes et étendues sur les agissements des États, des
gouvernements et des puissances financières. C’est un levier majeur de la
démocratie. Face au silence complice, les autorités françaises doivent offrir
leur protection à Julian Assange, aujourd’hui voué à une mort certaine si nous
n’agissons pas.
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