« Fragilité », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !
« Ils
ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés », écrivait La Fontaine
dans sa fable « Les animaux malades de la peste ». Nous n’en sommes
pas là, mais l’inquiétude croît à la mesure du nombre de pays touchés, quand
bien même il ne s’agit parfois que de quelques cas, quand l’Iran ou la Corée du
Sud sont davantage menacés. En France, un bus en provenance d’Italie a été
stoppé à Lyon, un commissariat fermé après le malaise d’une touriste chinoise…Les
dispositifs sanitaires seraient renforcés, selon le ministère. Acceptons-en l’augure
et défions-nous des emballements.
Milan,
Paris, Francfort…Les Bourses européennes ont dévissé hier de plus de 3% Et l’or
a grimpé de 5% depuis les premières semaines. La directrice du FMI, Kristalina
Georgieva, a fait état de ses inquiétudes pour l’économie mondiale. La crise
sanitaire n’est certes pas encore une crise économique majeure, et peut-être ne
le sera-t-elle pas, mais dans le même mouvement Mme Georgieva appelait, lors de la réunion du G20,
les pays membres à coopérer pour faire face à la propagation du virus. La crainte
est le commencement de la sagesse.
Comme
dans les films où le monde fait face à une invasion extraterrestre, on a le
sentiment que l’humanité est renvoyée à ss fragilité. Nous sommes menacés par
un infiniment petit que nous devons connaître pour le combattre. C’est dire que
la xénophobie, la dénonciation facile de telle ou telle faiblesse ne peut faire
face. Bien sûr des mesures de protection et de quarantaine, des cordons
sanitaires sont indispensables. Mais la coopération mondiale est tout aussi
nécessaire et urgente. Le virus n’a que faire des égoïsmes et des identités
nationales, des chapelles et des églises. Sans doute les plus pauvres sont les
plus exposés, mais la perspective d’une pandémie concerne tous les pays et les
continents. On se dit alors que des leçons de cette crise, quand elle prendra
fin, car elle prendra fin, sera que sur
cette planète il n’y a pas de plan B, les humains s’ils veulent vivre doivent
être solidaires.
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