« Fondé de pouvoir », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !
Les quelques
invitations lancées aux gilets jaunes, mais aussi de fait à la CGT, à ne pas
manifester ou à « être raisonnables », selon les termes du
porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, sont méprisables et relèvent d’un
cynisme au petit pied. On peut remarquer que la droite, qui a changé son fusil
d’épaule, n’est pas en reste. Laurent Wauquiez revient à ses fondamentaux sur
les questions identitaires et sécuritaires dans une course à l’échalote avec le
Rassemblement national.
C’est
logique, il y a deux jours, une enquête publiée dans le Monde montrait que les
questions sociales étaient au cœur des débats et de cette démocratie originale
qui s’invente sur les ronds-points. Mais cela va bien au-delà. Le sondage que
nous avons commandé est clair. Le rétablissement de l’Impôt Sur la Fortune y
est souhaité à 70%. Les partisans de la République en marche eux-mêmes le
souhaitent à près de 50%. Bien avant que l’expression ne coure les rédactions,
nous avons parlé de « péché originel » du macronisme.
Le président
persiste et ment. Dans son intervention de lundi, il a repris sans vergogne la
fable du départ des riches persécutés, quittant le pays en l’appauvrissant d’autant.
C’est aujourd’hui le magazine économique américain « Forbes »,
entièrement destiné aux meilleurs financiers et patronaux, qui écrit qu’il n’en
est rien. Les quelques mesures annoncées ne sont pas seulement loin, très loin
du compte pour les plus modestes, toutes celles et tous ceux que la France semble
entendre mieux en continuant à soutenir ce mouvement inédit. Elles témoignent d’un
refus de changer de logique sociale, arc-bouté sur une position de classe. Emmanuel
Macron est le fondé de pouvoir des plus riches, du CAC 40, des milieux d’affaires.
Les luttes en cours, qu’il s’agisse de celles des gilets jaunes dans les formes
qu’ils décident, qu’il s’agisse aujourd’hui des manifestations de la CGT pour
le pouvoir d’achat, ne sont pas la manifestation d’une humeur française, elles
sont un temps fort, dans une lutte aux dimensions mondiales, entre le capital
et le travail, contre les inégalités qui sont une insulte à l’humanité.
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