LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

lundi 10 décembre 2018

« Ah çà ira, ça ira », l’éditorial de Maud Vergnol dans l’Humanité de ce jour !



Ce bilan-là de l’« acte IV », vous ne le lirez que dans les colonnes de l’Humanité. Prenons date ici : le traitement médiatique des gilets jaunes, entre diabolisation, mépris de classe et incompréhension totale, certains n’hésitant pas à relayer sans distance les consignes données par l’Élysée, pose un grave problème démocratique.et malgré la dramatisation grossière, orchestrée par le pouvoir et ses chiens de garde, qui évoquaient le risque de « putsch » et des gilets jaunes venus « pour tuer », c’est une autre histoire qui s’est écrite ce samedi, loin des images de violence en continu qui font le jeu de leurs pires ennemis, les casseurs. Celle de centaines de rassemblements dans toute la France, où les colères trop longtemps étouffées ont décidé de faire cause commune dans la solidarité pour exiger d’une même voix la justice sociale et la justice climatique. Celle d’un soulèvement populaire pacifiste, qui est en train de s’enraciner dans tout le pays, dans des formes inédites.

Ce que l’oligarchie ne supporte pas, c’est que les gilets jaunes ont mis fin à son impunité. Et si Emmanuel Macron est si honni, c’est qu’il s’est méthodiquement rendu détestable, jusque dans la gestion de ce conflit. L’exécutif a en effet usé et abusé de différentes stratégies pour disqualifier le mouvement des gilets jaunes. D’abord, en l’attribuant uniquement à l’extrême droite de Marine Le Pen. Ensuite, en tentant de le criminaliser ou de le réduire à un simple « ras-le-bol fiscal », dans lequel le Medef nagerait comme un poisson dans l’eau. Hier, c’était le tour de Bruno Le Maire de resservir l’argument du « coût », économique, brandi à chaque grève. Mais chacun de ces pièges a été jusqu’ici déjoué. Mieux, ils se retournent contre le pouvoir. D’abord, parce que les groupuscules d’extrême droite, toujours en embuscade, sont en passe d’être marginalisés.

Les enjeux sociaux ont chassé les paniques identitaires qui polluaient le débat politique, ces dernières années. Aux risques du « chaos » avancé par le gouvernement, les gilets jaunes rappellent la violence des puissants qui ne fait pas souvent la une des 20 heures. Celle subie tous les jours par des corps que le néolibéralisme tue à petit feu. Pris au piège de sa brutalité, Emmanuel Macron doit s’adresser ce soir directement aux Français. S’accrocher à son trône ou accepter de changer de politique : il y joue non seulement son propre avenir, mais surtout l’issue d’une guerre sociale, qui a déjà fait de trop nombreuses victimes.

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