« Cette colère-là couve aussi de longue date », l’éditorial de Paule Masson dans l’Humanité de ce matin !
Les mouvements
étaient tous les deux tapis dans les consciences. Ils ont jailli en même temps
dans le débat politique. En cette fin d’année, la révolte des gilets jeunes
contre la misère se double d’une fronde contre l’inaction du gouvernement face
au réchauffement climatique. La pétition lancée par quatre ONG, « l’Affaire
du siècle », qui réclame de l’État des mesures politiques efficaces pour
enrayer la surchauffe, est devenue en une semaine la plus signée de France. Enregistrer
1,8 million de soutiens dans un climat social chargé et pendant la trêve de
Noël, c’est du jamais-vu ! Cette colère-là couve aussi de longue date. Et sous
la pression du rêve de justice sociale des gilets jaunes, elle muscle sa voix
progressiste affirmant que « la lutte contre les changements climatiques
ne doit pas se faire au détriment des plus fragiles ».
Que n’a-t-on
pas entendu sur l’opposition des deux mouvements ! Hier encore François de
Rugy considérait, dans le Parisien, le succès de la pétition comme une « réplique »
aux gilets jaunes qui parlent de l’écologie « comme un problème ». Faut-il
donner au ministre de la Transition écologique lecture du texte des ONG ? « L’État
doit prendre les mesures qui s’imposent tout en garantissant la justice sociale »,
écrivent-elles. Quand la jaune réclame le rétablissement de l’ISF, le vert
exige que les investissements soient financés majoritairement par les plus
aisés ». Il s’agit bien là d’imposer une répartition des richesses qui
génère de l’égalité sociale et environnementale
Des logements
accessibles et bien isolés, des transports propres et gratuits, une énergie
renouvelable à bas prix, des milliers d’emplois investis dans la transition
écologique…Voilà de mesures qui à coup sûr recueilleraient l’assentiment de la population.
À l’exact inverse d’une taxe carbone punitive qui s’avère n’être en rien une
mesure écologique. WikiLeaks vient à son tour de le confirmer : sa
fonction a toujours été de financer les allègements de cotisations patronales.
Soyez le premier à commenter !
Enregistrer un commentaire