« Causes communes », l’éditorial de Patrick Apel-Muller dans l’Humanité de ce jour ! »
Je
suis un patriote de l’l’humanité, proclamait Charlie Chaplin. Les habitants de
ce bourbonnais qui accueille des migrants (voir l’Événement, p.4) pourraient
aussi revendiquer ce titre. Dans cette terre « rouge », marquée par
la résistance, l’hospitalité trouve sa source dans un internationalisme
populaire et dans un républicanisme profond. Ailleurs dans le pays, d’autres
aussi ouvrent leurs bras aux échoués des guerres et des misères semées pas le
capitalisme. Certains le font au nom de leur foi, plus courageux que le
porte-parole des évêques de France, interrogé hier par une radio. Pour eux, la
pille des mots ne suffit pas. Le geste charitable non plus. Leurs actes s’élaborent
collectivement pour vivre ensemble et même
revivifier des territoires qui s’étiolent.
De fait,
ces bras ouverts affichent un en soumission à la rengaine haineuse entonnée par
les Zemmour, Finkielkraut ou Le Pen, aux replis qui divisent, aux rejets ou aux
murs qui enferment. On trouve plus de hauteur de vue à la Petite-Marche
(Allier) qu’au palais de l’Élysée, où un président désavoué par l’opinion a
cherché à se refaire une santé en lançant le débat national notamment sur l’immigration
et l’identité. Emmanuel Macron a dû faire marche arrière mais l’intention signale
que, pour grader un système dévoué aux très très riches, ses partisans peuvent
se retrouver pour faire des étrangers des boucs émissaires. Cela se voit
ailleurs, au sein même de l’Union européenne ou aux États-Unis, pourtant terre
de migrations.
« À
temps nouveaux, devoirs nouveaux », lançait Victor Hugo. Les dérèglements
climatiques obligent déjà à penser autrement, à envisager le monde comme notre
espace commun, à penser le développement comme un droit pour tous les peuples,
et le progrès social et écologique comme un objectif à partager. Ces ruraux
solidaires en plantent des graines de ces causes communes, bien au-delà d’une
belle histoire à raconter le temps d’un Noël.
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