« Cahin chaos », l’éditorial de Patrick Apel-Muller dans l’Humanité de ce jour !
L’un
entre et l’autre sort : celui-ci affirme et celui-là dément ; un jour
inflexible, le lendemain désemparé…La tempête sociale a démâté le macronisme.
Nu, le roi n’impressionne plus, conspué à chaque sortie. Le premier ministre a
dû avaler son chapeau devant l’Assemblée et les godillots En marche se sont
contredits d’une heure à l’autre. Le régime, qui se targuait de ne jamais
lâcher prise, a dû céder. Et cela ne suffit pas. Les gilets jaunes persistent
avec la soutien de l’opinion et d’autres secteurs ajoutent leurs luttes à un
mouvement qui revendique des mesures de progrès social, dément les fondements
de la politique du président, des cadeaux pour les très riches financés par les
salariés et les retraités.
Le pouvoir
a encore un temps de retard, pas seulement sur le temps long en prônant des
mesures rétrogrades rappelant les vagues thatchériennes des années 1980, mais
aussi sur les défis de l’heure. Il recule trop tard et trop peu pour ne pas
entretenir la colère sociale. Les appels à l’aide lancés aux élus locaux, qu’Emmanuel
Macron a négligés, ou aux syndicats, qu’il a méprisés, signent alors une
faiblesse et non le sens de l’intérêt général.
Les macroniens
se raccrochent à l’ultime manœuvre des pouvoirs à la dérive, le recours à la
peur. Ils évoquent des factieux, un putsch, annoncent si fort des déferlements
de violences « pour tuer » qu’on craint fort qu’ils ne le souhaitent.
Les pyromanes crient au feu alors qu’ils l’alimentent. Ainsi persistent-ils à
refuser le rétablissement de l’ISF, la hausse du Smic, des salaires et des
pensions. Ils réclament désormais de nouvelles baisses des dépenses publiques,
alors qu’ils préparent un cadeau de 40 milliards d’euros de Cice aux grandes
entreprises ! La brutalité policière que le gouvernement destine aux
lycéens atteste une stratégie de provocations et la volonté d’effrayer. Une tentation
autoritaire étreint un certain nombre de responsables politiques et certains, à
droite, réclament même l’instauration de l’état d’urgence comme si notre peuple
était terroriste. Choix irresponsables.
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