LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

vendredi 25 octobre 2019

« Nous », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !



« Il n’y a pas de fatalité, jamais, c’est nous qui faisons l’histoire. » Comment ces mots de la réalisatrice et écrivaine Carmen Castillo, au cœur de l’extraordinaire mouvement qui soulève le Chili, pourraient-ils ne pas résonner dans nos colonnes ? Le président Pinera parlait de guerre.20 000 militaires ont été déployés dans les rues. On dénombre plus de 2000 arrestations, on parle de lieux clandestins de torture, de viols systématiques. Mais rien n’y fait. Alors, tout en maintenant la pression, il a voulu se faire agneau en demandant pardon, oui, pardon au peuple pour n’avoir pas compris plus tôt l’ampleur du mécontentement. Il a parlé d’une hausse des retraites et du salaire minimum, du gel de certains tarifs…Rien n’y fait.

Le compte n’y est pas, mais, surtout, ce que disent rejeter des centaines de milliers de Chiliens dans les rues, c’est la chape de plomb de plus de quatre décennies d’ultralibéralisme. Tout, de l’eau à la santé, a été privatisé et le pays entier est aux mains des multinationales. Il a servi de laboratoire in vivo aux docteurs criminels du capital, tandis que les grandes fortunes, dont Sébastian Pinera est l’un des représentants, s’emparaient du pouvoir. Si un pour cent des Chiliens concentre plus du quart des richesses, la moitié du peuple ne détient que 2,1% de cette richesse !

Mais ce qui se passe en ces heures est aussi au-delà des frontières du Chili. « Ce qu’on vit, dit encore Carmen Castillo, devrait alerter le gouvernement français et tous les gouvernements de la planète dévoués au néolibéralisme. » On peut se souvenir des mises en garde, au dernier forum de Davos, formulées par certains experts du FMI eux-mêmes, évoquant les possibilités croissantes de révoltes des peuples. Au Liban, les questions sociales jouent autant, sinon plus, que les questions confessionnelles dans l’immense protestation en cours dans le pays. On y décrit aux barrages routiers des volontaires qui apportent du café, des biscuits. Comme un air de déjà-vu, ici. Il se passe quelque chose dans le monde qui s’appelle l’histoire.

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