En agitant le « voile », l’extrême-droite, la droite et une partie du gouvernement utilisent la vieille ficelle du « diviser pour mieux régner ». Ne tombons pas dans le piège
Ce mardi 29 octobre, la droite
sénatoriale dépose un projet de loi qui sera soumis au scrutin pour
modifier la loi régissant l’application des principes de laïcité à
l’école. En fait, son texte attaque exclusivement les femmes
musulmanes porteuses d’un « voile », accompagnant les enfants
des écoles primaires en sortie scolaires.
Nul ne peut ignorer que ce débat
intervient après les propos d’Eric Zemmour (récemment condamné pour provocation
à la haine religieuse) à la "convention de la droite" organisée par
Marion Maréchal Le Pen, le 28 septembre dernier, qui a consisté en une virulente
dénonciation de l'islam, après le dérapage raciste contrôlé d’un élu
d’extrême-droite identitaire au Conseil Régional de
Bourgogne-Franche-Comté.
Il est choquant que le ministre
de l’Éducation nationale ait emboîté le pas, à plusieurs reprises. Ce
faisant, il créé un problème là où il n’y en a pas. Sur les 12. 865.650
enfants et 1.146.300 enseignant.e.s et personnels, selon les chiffres même
de son ministère, on comptait 900 signalements pour des faits de prosélytisme,
dont la grande majorité sont le fait d’élèves de toutes les
religions. C’est à l’unité que se comptent les actes prosélytes de la part de
femmes porteuses d’un « voile ».
Cette polémique
meurtrit profondément la société française et en particulier nos
concitoyens musulmans, les parents d’élèves, les enfants et les
enseignants. Elle met à mal l’unité de la Nation autour des
valeurs républicaines et laïques qui nous sont chères.
Le désir d’égalité est au cœur des
mouvements sociaux depuis maintenant plusieurs années. En agitant le
« voile », l’extrême-droite, la droite et une partie du gouvernement
utilisent la vieille ficelle du « diviser pour mieux régner ».
Au moment où les directrices et
directeurs d'écoles, les enseignant·e·s nous alertent sur leurs dures
conditions de travail, ne tombons pas dans le piège. Mobilisons au
contraire tous les moyens financiers et humains pour faire vivre nos services
publics dans chaque ville et village de la République.
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